L’histoire s’est produite, le jeudi 25 mai, dans l’après-midi à Nafadji, en Commune I du District de Bamako. Le vieux Sohiba Diarra, âgé d’une soixantaine d’années environ, sans enfant, domicilié chez son neveu, s’est donné la mort par pendaison. Il a mis ainsi en exécution ce qu’il a toujours juré : « préférer mourir que de se voir humilier ». Cette honte, pour lui consistait à l’arrestation par la Police.
On dit que la vie est courte. Mais force est de reconnaitre que beaucoup l’écourtent volontairement. De ce lot de suicidaires, émerge désormais le vieux Sohiba Diarra. Un habitant du quartier de Nafadji, en Commune I du District de Bamako, la soixantaine révolue, qui tentait de joindre les deux bouts à travers le petit commerce de colas. Bamanan bon teint, il a juré de mourir que d’être humilié. Cette sagesse était tellement sacrée chez le vieux Diarra, qu’il a pris pour de la réalité une simple plaisanterie en ce sens. Et dans la banalité la plus totale, il s’est donné la mort afin que sa dignité ne soit pas salie sur cette terre. De la cruauté gratuite, exercée sur soi même. Pourquoi ?
En effet tout ce drame découle d’une simple plaisanterie de la part d’un cousin à plaisanterie (Sinankou) du vieux Diarra par rapport à une histoire d’accident.
Pour rappel, un soir le vieux Sohiba Diarra en rentrant de son commerce, par inadvertance s’était mis devant un motocycliste qui l’a évité avant de se laisser tomber par terre. Blessé, ce dernier aurait juré de l’amener à la police. Par la suite, il sera supplié par des gens présents sur les lieux.
C’est après cet accident qu’un cousin à plaisanterie du vieux bambara n’a pas arrêté de le provoquer à travers cette histoire. Il lui disait chaque fois, que le motocycliste blessé a porté plainte à la police. D’ailleurs que des agents de police sont à sa recherche pour la prison.
Pour finir, Sohiba Diarra a cru aux propos de son ‘’sinankoun’’. Du coup, en vrai bamanan bon sang, il a décidé de mettre la corde au cou que de se voir les mains liées de menotte par une autre personne.
Le vieux bambara a joint l’acte à la parole ce jeudi 25 mai. Sans déranger personne il s’est pendu à une corde, qu’il avait soigneusement attachée à la branche dure d’un arbuste. Durant la même soirée des passants ont été témoins de ce sinistre spectacle. Ils ont alerté les autorités publiques et sanitaires compétentes pour la constatation de la dépouille et son inhumation.
Ceux qui ne croient pas à la vertu de l’honneur chez les Bamanans peuvent parler du suicide d’un aliéné.
Par J. Konaté LE SURSAUT