vendredi 29 mars 2024
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Mort de Mamadou Djéri Maïga : Le MNLA émet des soupçons et exige à ce que les circonstances de ce décès soient élucidées

Décédé à Bamako, dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 octobre, vers 2H du matin, des suites d’une courte maladie, les douleurs de la mort de Mamadou Djéri Maïga, jusque-là Vice-président du MNLA, ne semblent pas encore digérées par ses compagnons d’armes. Dans un communiqué suffisamment relayé hier sur la toile, ses camarades exigent à ce que «les circonstances de ce décès soient élucidées ».

Manque de confiance et soupçons d’éventuel traitement inimaginable. C’est du moins ce qui laisse percevoir le communiqué d’hier du Conseil révolutionnaire du MNLA à l’égard des parties signataires (dont Bamako) et aux garants de l’application de l’Accord de paix sur le décès de leur camarade Mamadou Djéri Maïga, le désormais ex Vice-président dudit mouvement et membre du CSA (Comité de Suivi de l’Accord) issu du processus d’Alger de mai 2015. Entre les lignes dudit communiqué dont notre Rédaction est en possession d’une copie, on peut lire des passages irritants livrés par les frères d’armes du défunt.

Sans ambages, ceux-ci font savoir leur refus de comprendre que ce « décès brusque » comme le qualifie Attayoub Ag Batteye, le Président dudit Conseil Révolutionnaire.

Ainsi, lisez cet extrait de leur communiqué : «Suite au décès brusque de Monsieur Mohamadou Djéri Maïga, Vice-président du Bureau Exécutif du MNLA et membre du Comité de Suivi de l’Accord d’Alger, survenu à Bamako le 23 octobre 2018 ; Sachant que la mort est inévitable pour quiconque vivant ; Voulant lever toutes inquiétudes sur les causes de ce tragique événement ; Souciant de préserver la sécurité des personnes membres du MNLA et des populations de l’Azawad en général ; Partageant la douleur de cet événement avec toutes les populations de l’Azawad ; Demande aux parties signataires et aux garants de l’Accord : Que les circonstances de ce décès soient élucidées de manière à lever toute équivoque ».

En outre, le Président dudit mouvement exige : « Que le corps du défunt soit soumis à une autopsie indépendante avant l’enterrement; Que le corps du défunt soit transféré à Kidal ou à son village natal ». Or, selon des sources concordantes, l’inhumation du défunt avait été prévue pour hier mercredi, ici à Bamako ; précisément, à Niamana, dans la Commune de Kalaban Coro.

Toujours, dans leur logique de l’autonomisation pour ne pas dire de « l’Indépendance», nos frères rebelles du MNLA se sont aussi réservés le droit de procéder à un décalage du jour et du lieu de l’enterrement du défunt à un programme qui leur sied (du 23 au 25 octobre 2018, et de Bamako au Nord). Mais, faut-il le dire avec œil de Néron. Sans vergogne, les compagnons d’armes terroristes de Djéri se permettent d’employer toujours le fantomatique terme d’Azawad en lieu et place du Mali. Pour preuve, veuillez lire cet autre passage sécessionniste : «Sur toute l’étendue du territoire de l’Azawad et à l’extérieur où résident les populations azawadiennes …». Tels sont les termes employés dans l’écrit de leur Président qui adressa une note de condoléances, selon ses propres termes, à «toutes les populations de l’Azawad et en particulier à la famille du défunt».

Que, donc, ressort de ce communiqué ?

Que le corps du défunt reçoit le salut du Créateur. Mais, sans oublier les évènements tragiques de Ménaka, Tessalit, Aguelhok, Kidal, Tombouctou et Gao entre 2011 et 2013, et qui furent atténués par l’Accord de Ouaga dont notre défunt présidait la ligne des séparatistes, le Gouvernement en particulier et les Maliens, en général, doivent redevenir plus vigilants par rapport à cette situation politico-sécuritaire du Nord afin d’éviter d’autres surprises plus désagréables qui pourraient nous conduire au mauvais port pour ne pas dire ce que le célèbre écrivain panafricaniste Doumbi Fakoly a dit « la partition » du pays .

Tout en priant pour le repos de l’âme du défunt, il y a lieu de rappeler que le drapeau, symbole de l’Indépendance, qu’il hissait en face du monde en mars 2012 lorsqu’il « déclarait l’Indépendance » de l’Azawad, continue de décorer tous les lieux de rassemblement des « Azawadiens» malgré les discours laconiques sur l’unicité du Mali.

Qui trope-t-on ?

Beaucoup de Maliens savent de quoi s’agit-il avec cette carte géographique de « L’Azawad » qui décore tous les lieux de rassemblement des mouvements signataires de l’Accord issu des pourparlers dits « inter maliens » d’Alger et qui fut paraphé depuis mai 2015. Que cache-t-on réellement aux Maliens ? Cette représentation géographique dit ce ça voudra dire ; Cela n’est qu’un secret polichinelle. Le projet officieux de partition demeure sur route. L’Assemblée Générale ordinaire annuelle du Comité directeur du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), qui a eu lieu les 20, 21 et 22 octobre derniers à Kidal s’inscrit dans cette logique qui est loin d’être abandonnée par ses tenants. Constitué en tricolore de bandes verticales avec les couleurs ‘‘Vert, Rouge et Noire’’ avec un triangle jaune sur la partie gauche, la persistance de ce drapeau lors des évènements dans les zones septentrionales du pays, alors qu’il avait été exposé en 2012 comme le symbole de leur « indépendance » , ne doit surtout pas tromper personne aujourd’hui comme hier. Cette carte géographique suscite de maintes inquiétudes sur la réelle volonté des pseudos « ex rebelles ». Théoriquement et pour avoir tous les privilèges au plan administratif, politique et diplomatique, ils se disent Maliens et engagés pour l’Unité et l’intégrité territoriale du Mali. Mais dans les actions et les symboles, leur vision est autre. Cela, avec la complicité de nos Gouvernants avec IBK qui a transformé ses «frères de Kidal» en enfants gâtés de la République.

Que visent encore les frères d’armes de Djéri Maïga?

Qui doit être soupçonné d’avoir fait quoi contre ou avec Djéri?

Dans l’attente de toute réponse à ces questions, œuvrons à l’inhumation du défunt comme veut la tradition malienne qui prône le respect requis pour les morts.

En tout état de cause, s’il y en a qui voudraient salir ton image après toi ce serait bel et bien entre tes compagnes d’armes et ceux qui t’ont commis à ta tâche d’infiltration… En la matière, l’Histoire nous a toujours enseigné que fin de mission se solde par fin d’existence. Ça ne pardonne pas. Donc, l’as-tu appris à tes dépens?

Cas même que ton âme puisse dormir en paix, Djéri ; car, à l’au-delà il n’y a point de ces tricheries sur terre !

Seydou Konaté : LE COMBAT

Rédaction

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