vendredi 8 novembre 2024
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Mort d’Amadou Kouffa : Devrons-nous prendre au sérieux les menaces de ses disciples?

Depuis l’annonce de la mort probable dans un premier temps d’Amadou Kouffa, prédicateur radical, confirmée après par Paris et Bamako, les Maliens sont entre joie et inquiétudes. En effet, les forces françaises de l’opération Barkhane ont frappé le groupe terroriste de la Katiba de Macina, mais quelles seront les conséquences ?  Certes, la nouvelle réjouit, mais les sentiments sont partagés. Les guérilléros de ce fanatique de Kouffa sont prêts à en découdre, selon un Responsable de la localité joint par téléphone. Des représailles à venir sont à craindre ?

Un communiqué de Presse de Mme Florence Parly, la Ministre des Armées Française, tombé le vendredi 23 novembre dernier, nous apprend la mort d’Amadou Kouffa, l’Homme qui faisait régner nuit et jour la terreur au Centre du Mali durant ces dernières années. Après cette annonce viennent celles des inquiétudes. Des débats houleux sont animés autour de cette nouvelle. Certains se posent la question de savoir pourquoi la France a attendu maintenant pour finir avec lui.  «Ils leur ont donné le temps nécessaire pour endoctriner plusieurs  jeunes de  la Région et ça, nous ne pouvons pas le comprendre », s’indigna un Habitant de Mopti. Par contre, des disciples  d’Amadou Kouffa ne croient  même pas à sa mort ; car, selon eux, ils n’ont vu aucune preuve. Vu la controverse que nourrit cette information, nous avons contacté une notabilité de la localité dont nous taisons le nom pour sa sécurité, afin d’en savoir plus.

Ce dernier nous apprend qu’il est vrai que certains  «Talibés» d’Amadou Kouffa ne croient pas encore à sa mort, mais tout fait croire au contraire. D’autant plus que son porte-parole basé à Abidjan l’a confirmé. Plus encore, des proches d’une de ses épouses, qu’a rencontrés notre source, disent être sans nouvelles de celle-là. «Elle ne répond plus au téléphone et personne ne l’a plus revue depuis les raids français», nous a confié notre source.

Par ailleurs, les adeptes d’Amadou Kouffa qui sont basés à Mopti, connus de toute la Région et qui ne font que provoquer les autorités, ne s’en cachent pas. Ils disent que la situation d’insécurité, après leur Guide Kouffa, ne fera qu’empirer. Selon notre interlocuteur, ces personnes paradent tout le temps devant le Gouvernorat de Mopti ou encore le long de la grande route en lançant des propos hostiles envers les autorités par des injures tout en lisant le Coran.

La mort de Kouffa peut-elle tranquilliser le Centre ?

C’est incertain !

«Les gens ne devront pas se réjouir de si  tôt ; car, nous ferons plus qu’Amadou Kouffa n’aurait jamais fait, même s’il reste un seul Homme dans nos rangs», voilà selon notre contact, les dires des partisans d’Amadou Kouffa.

Des paroles qui font froid au dos et font trembler aujourd’hui plusieurs  Habitants de ces localités, eux  qui ne cessent d’être victimes d’une politique qu’ils n’ont nullement désirée.

À quand le soulagement des populations maliennes? 

Les Maliens ont vu trop de morts, trop de veuves qui pleurent, trop d’orphelins désemparés. Tout cela parce que nos Gouvernants ont généré une insécurité à ciel ouvert.

De toute évidence, ces propos connotent clairement des représailles. Mais à quelle dimension ? Personne ne le sait.

En tout cas, un autre Chef de village a été enlevé après l’annonce de la mort de Kouffa. Cela s’ajoute au dernier enlèvement de la semaine dernière où un autre Chef de village âgé de 70 ans a été  égorgé quelques heures plus tard par ses bourreaux. Ce rapt s’est produit en pleine ville de Bankass, jour du marché hebdomadaire.

Le Mali sans aucune autorité étatique a laissé les populations s’auto créer des milices partout. Ainsi, il existe des milices Dogon, Peulh, Sonrhaï, Donzo et quoi encore ? Il y en a plein. C’est la seule façon pour ces gens de se faire remarquer et peut-être intégrer l’Armée nationale.

Nous savons tous que la guerre du Centre n’est que la suite de celle du Nord. Et la logique veut que pour en finir et rapporter la paix,  il faudrait commencer par le Nord. On ne peut pas couper la queue du serpent et laisser sa tête en prétendant que le reptile est mort ou ne mordra plus. Kouffa n’est qu’un lieutenant d’Iyad Ag Ghali.

NNC : LE COMBAT

Rédaction

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