Depuis le coup d’État du 18 août 2020 contre le président Ibrahim Boubacar et son régime, les populations ont connu d’exceptionnelles souffrances face surtout aux nombreuses sanctions de la communauté ouest-africaine. Les putschistes ont pris le contrôle des affaires au sommet de l’État alors que des crocodiles prêts à dévorer, pressants, attendent.
La plupart des organes de la transition politico-militaire depuis la fin des concertations nationales du 10, 11 et 12 septembre 2020 sont en passe d’être installés. Le président de la transition, Bah N’Daw et vice-président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, Chef de la Junte qui a fait le coup d’État contre le régime d’IBK le 18 août 2020 passent à l’action depuis bien de semaines. Ils ont été renvoyés dans l’exercice de leurs fonctions le 25 septembre à travers une cérémonie de prestations de serment présidée par la Cour suprême du Mali. À la suite de ces événements, un Premier ministre a été nommé ; c’est un diplomate chevronné, qui a servi pendant plusieurs années dans l’administration étrangère du Mali, Moctar Ouane. Puis une équipe de 25 membres l’environne majestueusement pour mener à bon port les missions ou la feuille de la transition issue de la concertation nationale. Le Conseil National de la Transition (CNT) verra aussi bientôt le jour. Organe qui jouera le rôle des députés durant la période transitoire ; et il sera composé de 121 membres. L’installation de certains de ces organes au préalable a fait des mécontents. De nombreux mécontents qui décrient vachement la manière dont les membres du Comité Nation Pour le Salut du Peuple (CNSP) se sont comportés, surtout dans le choix des personnes. Le M5-RFP, premier acteur de ce changement, faut-il le reconnaitre, s’est manifesté de façon vague et secrètement. Leurs membres se sont trahis entre eux, chose qui a, sans l’ombre d’un doute, créé une vraie confusion.
Le président de la transition, Chef de l’État, le Colonel Major à la retraite Bah N’Daw, a jeté les bases de la mission de l’équipe gouvernementale que dirige Moctar Ouane. Ces points ont vachement été éclairés à travers une lettre qu’il a adressée à son Premier ministre et à son équipe. Il s’agit entre autres de la mise en œuvre de la feuille de la transition: le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; le redressement de l’État et la création des conditions de base pour sa refondation ; la promotion de la bonne gouvernance ; la réforme du système éducatif ; l’adoption d’un pacte de stabilité sociale ; le lancement du chantier des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives ; l’organisation des élections générales ; la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Dans cette lettre Bah N’Daw dira que : « Le combat contre le fléau de la corruption sera sans concession aucune. Il doit se faire d’abord par notre propre irréprochabilité en tant que dirigeant. Mais il doit se faire également à travers les réformes systémiques. Il est de ce fait nécessaire que le gouvernement puisse avancer sur certains chantiers évoqués dans les journées de concertation plus récemment et au cours de forums antérieurs.»
Moriba DIAWARA