jeudi 18 avril 2024
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Milice d’autodéfense dogon à Koro et Douentza : Les jeunes Peulhs de Bamako disent non à l’amalgame

Comme la métastase, dangereusement, la crise malienne, partie du Nord, est aujourd’hui en train de se généraliser dans tout le pays. Un phénomène de milices privées désigné laconiquement sous le vocable ‘‘milice  d’autodéfense’’ est en train de se mettre en place dans le Centre du pays. Cela, au grand dam de la Communauté internationale qui ne cesse de dénoncer le silence coupable de Bamako et ses lenteurs dans le processus de mise en œuvre de l’Accord d’Alger, censé de tirer le Mali de l’ensemble de sa crise actuelle (terrorisme, trafic de drogue, insécurité grandissante,  sécessionnisme touareg, crise économique). Le plus inquiétant aujourd’hui, ce sont des  « discours appelant à l’épuration ethnique contre les  Peulhs qui circulent librement à travers tout le pays ». Ainsi, les jeunes de la communauté Peulhs sont massivement descendus dans les rues de Bamako, hier, jeudi 15 mars, pour dire non à l’amalgame.

Dans une déclaration dont nous avons eu copie, les jeunes de la communauté Peulh expriment leur désarroi : « … Nous sortons pour être vus, et pour être entendus. Nous exprimons, par la présente, sans aucune ambiguïté, notre volonté farouche d’amener notre seul État, le Mali, à agir avec sa légitimité pleine, pour défaire les agents de la violence.
Nous ne parlons pas de djihadistes violents ici ni de Dozos violents. Nous nous attaquons à des individus et groupes organisés avec une intention meurtrière, pour faire avancer leurs agendas racistes, démagogiques. Charge est, aux autorités de déterminer les responsabilités ultimes et de sévir.

Ce ne sont pas les Peuls qui s’en prennent aux Dogons ou aux Bambaras. Ni les Dogons ou les Bambaras qui s’en prennent aux Peulhs. Nous faisons face ni plus ni moins à du terrorisme domestique de la part de groupuscules minoritaires. Il est du ressort de notre État d’apporter la paix à toutes ces communautés susmentionnées.

Pour cela, nous demandons le désarmement pur et simple de toutes les milices, en commençant par ceux-là qui disent ne pas craindre l’État et qui disent ouvertement agir avec sa complicité. Leur condamnation est une nécessité, mais leur désarmement est ce qui gardera la paix dans l’immédiat. Et il y a urgence.

Nous demandons également des enquêtes sur les sources de toutes les armes utilisées, afin de pouvoir remonter la chaine des responsabilités et ainsi incriminer ou disculper les bonnes personnes. Sachant que des membres de l’Exécutif sont accusés, il en va de la paix sociale et de la légitimité du Mali d’exécuter cette étape au mieux.

Nous demandons un cadre de dialogue réunissant toutes les parties, dont nous-mêmes, afin de veiller au partage d’informations et à la pédagogie auprès de tous les agents de l’État (militaires, juristes, médecins, etc.) déployés dans les zones du Centre du Mali, afin que leur mission soit facilitée et que les civils en tirent le meilleur bénéfice. Dans ce sens, nous avons déjà des documents de propositions prêts et nous sommes prêts à pleinement collaborer avec nos autorités nationales, en toute bienveillance réciproque.

Nous n’arrêtons pas aujourd’hui notre lutte pour le Mali que nous méritons et nous ne nous laisserons pas intimider.

Ce jour est le jour où nous nous ferons entendre. Nous prions les autorités de bien nous écouter.

Nous terminons cette adresse par une prière pour toutes les victimes de violence partout au Mali et en Afrique ». Ainsi, voilà la teneur d’un message fort formulé à l’adresse du Gouvernement malien, à l’opinion nationale et internationale face à un risque de dérapage en vue entre les communautés ethniques du Centre du pays. À chacun sa lecture !

Mahamadou  YATTARA : LE COMBAT

Rédaction

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