Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté, jurait de faire payer le dommage causé par les manifestants pro-Ras Bath. Au finish, l’insignifiante amende de 20 000 F CFA a été collée au seul prévenu retenu dans les liens de l’accusation. Plus grave, le chef de l’Etat est au courant de l’entretien entre Me Konaté et Ras Bath avant l’interpellation du chroniqueur. Colère noire à Koulouba !
« Il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler » ! Me Mamadou Ismaël Konaté, le nouveau ministre de la Justice, dédaigne apparemment cette leçon de sagesse pourtant répertoriée par l’Académie française dès 1835. Spécialiste en droit d’entreprises et des affaires, l’avocat-ministre de la Justice s’est largement décrédibilisé avec l’interpellation du chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath.
Le ministre de la Justice promettait au peuple la réparation des dégâts causés au Tribunal de grande instance de la Commune IV par les 19 personnes interpellées ce 17 août 2016. Au moins cinq voitures ont été incendiées et l’intérieur du tribunal sérieusement endommagé.
A vue d’œil, le préjudice causé s’élève à plusieurs millions de F CFA. Avec l’annonce de réparation des dégâts par les personnes incriminées, l’on croyait en la renaissance de la justice malienne. Mirage ! Seulement la minable somme de 20 000 F CFA a été retenue contre une des 19 personnes.
Deuxième acte déshonorant : Me Mamadou Ismaël Konaté devra sa présence au gouvernement à une série d’actes de séduction du président IBK. D’aucuns parlent de vrais actes de harcèlement posés pour les besoins de cette cause par cet avocat ironisé par ses confrères. Au Barreau malien, il se susurre à l’oreille qu’il n’a jamais gagné un procès en dix-sept ans d’exercice.
Liaison mafieuse
Me Mamadou Ismaël Konaté aurait donc rencontré Mohamed Youssouf Bathily quelques jours avant son arrestation. Des sources assurent que le président est informé de cette entrevue entre le ministre et le chroniqueur.
IBK serait très en colère en apprenant que l’arrestation du célèbre chroniqueur avait pour but de préserver les intérêts de certaines membres du gouvernement, liés au sulfureux dossier de l’Assistance aéroportuaire du Mali (Asam-Mali). Nous y reviendrons prochainement.
Selon l’information relayée par la presse, c’est après avoir transmis le dossier Asam au ministre de la Justice que le chroniqueur a été interpellé. Ce dossier, indique-t-on, incrimine plusieurs personnalités de la République comme l’actuel ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly. Selon des indiscrétions, le ministre Coulibaly aurait sollicité l’appui de son collègue de la Justice pour faire taire le chroniqueur Ras Bath.
Le ministre de la Justice, pour certains, est le responsable du chaos survenu en affirmant avoir instruit au procureur de la République d’interpeller le chroniqueur. Explications : si la population est sortie et a manifesté dans la violence, c’est parce que la cause de l’arrestation de Ras Bath était mystérieuse. Aucune plainte contre lui n’avait été formulée préalablement. Les gendarmes geôliers s’interrogeaient sur sa présence dans leurs locaux. D’où les facilités à lui accordées au Camp 1 pour communiquer avec le monde extérieur et appeler à manifester pour lui.
C’est après les dégâts que le procureur a nuitamment annoncé le motif de l’arrestation de Ras Bath « pour outrage à la pudeur » alors qu’on avait fait croire au public que Ras Bath avait maille à partir avec la justice à cause de son altercation avec le prêcheur Bandiougou Doumbia.
Tout ce dégât est bien la rançon de la quête inextinguible de popularité du garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, qui se prend pour le nombril du Mali.
D. Samaké LA SIRENE lecombat.fr