Une mobilisation pour demander le départ des forces étrangères au Mali est programmée pour le 20 janvier prochain. Cette manifestation antifrançaise qui n’est pas une première au Mali divise les certains acteurs. Certains membres du Conseil national de transition impliqués dans cette organisation ne trouvent pas un écho favorable auprès des autorités de la transition.
Allons vers une tension au sein du Conseil National de la Transition ? Peut-être pas, mais l’éventualité n’est pas à exclure. Pour cause, la mise en place du CNT, vivement critiqué par certains politiques notamment le Mouvement du 5 juin, organisation ayant mobilisé pour le départ d’IBK. Le M5 évoquait la simple raison que les putschistes ont coptés les copains et coquins pour siéger au CNT. Visiblement, malgré ce fait, tous les membres du CNT ne semblent être dans la dynamique des bénis oui oui. Ben le Cerveau, et certains membres considérés comme proches des militaires au pouvoir sont aujourd’hui contre la présence des forces étrangères et particulièrement celle française au Mali. C’est ainsi qu’une marche est programmée pour le 20 janvier pour demander à ces forces étrangères de quitter le sol malien.
Certes, la question antifrançaise ne date pas d’aujourd’hui, mais lorsque les membres du CNT sont initiateurs de cette manifestation, il va sans dire que les gymnastiques des militaires qui dans leur démarche voulaient faire sans les politiques sont dans un autre piège. Car, au moment où ces putschistes demandent le soutien des forces étrangères dans la lutte contre le terrorisme, les personnalités supposées proches des militaires sont celles qui tiennent des propos à contre-courant.
En clair, ce que l’on driblait en privilégiant des personnes manipulables au CNT est désormais bien présent. Ben le cerveau, proche du politique, Oumar Mariko, ne pouvait faire mieux que demander le départ des militaires étrangers comme le fait bien son mentor à chaque tribune. Celui qui aime prendre la parole contre les forces étrangères trouvera le micro ce 20 janvier prochain, pour se faire entendre comme à ses habitudes. L’élu de Kolindiéba trouve ainsi le créneau idéal pour déballer. Certains observateurs parlent même de lui comme véritable initiateur de cette nouvelle manifestation.
Sur un autre plan, l’on se demande si la démarche actuelle de Ben n’est-elle pas en contradiction avec ses propres convictions si l’on s’en tient à ses soutiens répétés des militaires pour diriger la transition. Aujourd’hui, les militaires appellent à soutenir les forces françaises. Comment comprendre que Ben qui est un soutien militaire de taille puisse s’opposer à ces mêmes forces étrangères que ses mentors soutiennent ?
Selon Adama Ben Diarra « cela fait 8 ans que l’Armée française fait de la promenade et du tourisme sur notre territoire et les choses n’ont fait qu’empirer depuis. La France ne cesse, depuis des années, d’envahir et d’occuper le Mali en violant les grands principes qui conditionnent les relations entre les États. Le Mali ne finit pas d’enterrer ses morts depuis l’intervention franco-britannique en Libye. Une intervention ayant changé la criminalité sur le territoire malien ».
Il pense que cette mascarade a duré trop longtemps, “il est temps que la France dégage’’.
Ben le cerveau est soutenu dans sa démarche par Dr Aboubacar Fomba, qui dans un communiqué a qualifié le communiqué du président du CNT, Colonel Malick Diaw qui se désengage de cette démarche de “attentatoire à la liberté d’expression’’.
Bourama Kéïta