Quoi que le Gouvernement du Mali ait refusé d’autoriser le meeting de la plateforme «An tè, An Bana-Touche pas à ma Constitution », quelques 2000 Maliens ont manifesté, le samedi 1er juillet dernier, à Bamako contre le projet de révision de la Constitution.
Décidément, les partisans du retrait du projet de loi portant la révision de la Constitution de 1992 sont engagés à avoir gain de cause dans leur lutte. Après la première marche pacifique ayant réuni des dizaines de milliers de personnes, la plateforme « An tè, An Bana-Touche pas à ma Constitution» a réussi à tenir un meeting populaire, le samedi 1er juillet dernier, à la Place du cinquantenaire. Cette manifestation non autorisée, officiellement en raison du Sommet, a été tenu. Même si elle a réuni moins de participants par rapport à celle précédemment tenue et ayant amené le Gouvernement à reporter à une date ultérieure le référendum, initialement prévu pour le 9 juillet. Donc, quelques 2000 Maliens ont manifesté à la veille du Sommet du G5 Sahel d’hier dimanche, 2 juillet 2017.
Sur les banderoles on pouvait lire : « Touche pas à ma Constitution », « Non, c’est non » et « Non au référendum ».
Parmi les manifestants, en casquettes et tee-shirts rouges, beaucoup tenaient en main des cartons rouges. Cette révision, la première, depuis 25 ans, vise non seulement à mettre en œuvre certains engagements de l’Accord de paix signé en 2015 par le camp gouvernemental et l’ex-rébellion à dominante touarègues du Nord mais aussi prévoit la création d’un Sénat et d’une Cour des Comptes tout accordant d’autres prérogatives au Président de la République. A cet effet, le collectif « Touche pas à ma Constitution » ne se satisfait pas du report du référendum et réclame le retrait pur et simple du projet.
«Une bonne partie du Mali est occupée. C’est plus urgent de libérer le pays que d’organiser ce référendum », a déclaré Moussa Kéïta du mouvement « Trop c’est trop », en référence à la présence djihadiste dans le Nord et le Centre du pays.
Plusieurs dirigeants de l’opposition ont participé à la manifestation. lI s’agissait, entre autres, les anciens Premiers Ministres Modibo Sidibé et Soumana Sacko, ainsi que des syndicalistes.
«Nous sommes venus encore une fois demander le retrait du projet de référendum. Il y a plus urgent », a déclaré à l’AFP la Présidente du Collectif « Touche pas à ma Constitution », Mme Sy Kadiatou Sow.
Ousmane Diallo, un jeune chômeur, a expliqué l’affluence réduite par le fait que le «pouvoir a découragé les Maliens de participer à l’événement » en n’autorisant pas le rassemblement qui s’est déroulé, pour autant, sans incident ni présence des forces de l’ordre.
Oumar Diakité : LE COMBAT