vendredi 29 mars 2024
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L’imam Dicko parle enfin ! Assimi et Choguel désormais sous pression  

 

L’imam Mahmoud Dicko a signé son retour le dimanche 28 novembre 2021, à travers une cérémonie de prière organisée dans un quartier de Bamako. Pour faire passer le message, il s’est exprimé en langue locale bambara et en français sur la situation du Mali. Selon lui, la situation du pays  n’est pas bonne. Si certains voient  une simple sortie de prière par Dicko, d’autres observateurs  avertis estiment que c’est un retour sur la scène politique malienne qu’il n’a vraiment pas quittée.

Dans un discours politique à peine voilé en bambara, l’imam Mahmoud Dicko s’est adressé clairement aux autorités maliennes. « Vous êtes nos fils ! Dieu vous a confié la gestion du pays. Mais nous avons constaté que ça ne va pas… » Encore : « J’ai dit à mon fils qu’il est encore jeune… » Assimi doit laisser le pouvoir. Il n’est pas prêt à évoluer dans le marigot politique malien infesté de crocodiles qui n’en feront qu’une bouchée, a-t-il dit en parabole. « Je vois que ça ne va pas. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre la parole », a-t-il ajouté. « On ne s’entend pas entre nous, on n’est pas avec le reste du monde. Il faut qu’on se donne la main, sinon le pays n’est pas sur la bonne voie ». « L’isolement actuel du pays ne peut pas continuer », a-t-il ajouté.

L’imam n’a en aucun moment cité le nom du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maiga ; il l’ignore dans son discours. La guerre, inévitable, est en tout cas déclenchée, car les injures proférées à son encontre par les partisans du chef du gouvernement l’ont choqué. Il est intraitable à ce niveau : tous ceux qui l’ont insulté ont été combattus et chassés d’une manière ou d’une autre. En clair, les jours de CKM sont comptés. Il prévient les incrédules et les partisans d’un éventuel bras de fer avec la communauté internationale qui n’arrangerait pas du tout le Mali.

Barrière entre les autorités et les religieux

Il explique que lui et d’autres religieux ont demandé à rencontrer les actuels dirigeants maliens pour évoquer la situation du pays, mais pour le moment, ils sont face à une porte fermée. Dicko a réussi cependant le pari de la mobilisation. Ceux qui le connaissent et l’ont pratiqué savent que c’est un coup de semonce auquel les autorités, la junte surtout, feront mieux de prêter une « bonne oreille ». Il a été lucide et pragmatique dans son discours. La présence à cette prière de certains “crocodiles’’ (politiques) doit interpeler les autorités qui ne devraient pas minimiser cette sortie. Car le faire leur serait fatal.

Le repositionnement

L’imam Mahmoud Dicko cherche visiblement à se repositionner sur la scène, surtout en cette période d’incertitude. Il a évoqué cette fois-ci en français les rapports de son pays avec l’étranger, notamment avec les autres pays membres de la CEDEAO. Et là, localement, il choisit clairement le camp des colombes contre celui des faucons. « Je me permets de demander à la communauté internationale, singulièrement aux pays voisins et frères, ceux surtout de la CEDEAO, leur indulgence, leur compréhension et leur accompagnement. Notre pays traverse une situation difficile aujourd’hui. Le peuple malien est un peuple reconnaissant, nous ne sommes pas un peuple ingrat. »

Les partisans de l’imam, qui a contribué à la chute de l’ancien président malien IBK, préviennent : désormais, on l’entendra de plus en plus souvent.

Appel à l’union

Pour conclure, l’imam Mahmoud Dicko a appelé à l’union sacrée. « Ce moment est l’occasion pour  les Maliens de se mettre ensemble et de dépasser les différends et contradictions pour faire face à l’essentiel. » “Je demande à toutes les forces vives et aux autorités de la Transition de se mettre ensemble pour un sursaut national  afin de sauver l’essentiel qui est notre pays’’. Dicko demande la clémence de la communauté internationale envers le Mali. Il a sollicité l’indulgence, la compréhension et l’accompagnement de la communauté internationale, des pays amis, singulièrement les pays  de la CEDEAO. “Le peuple malien n’est pas ingrat. Certes, nous ne sommes pas un peuple soumis, mais nous sommes reconnaissants’’, a-t-il dit.

Kevin KADOASSO LE COMBAT

 

 

Djibril Coulibaly

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