lundi 14 octobre 2024
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LEVÉE DES SANCTIONS: Il faut mettre les bouchées doubles pour se remettre de leurs conséquences  

 

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ont levé dimanche dernier (3 juillet 2022) les sanctions imposées à notre pays le 9 janvier dernier à Accra, au Ghana. Les dirigeants ouest-africains ont apprécié les efforts consentis par les autorités de transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Mais, interdiction est faite aux principaux animateurs de la transition de se présenter aux prochaines élections, après l’adoption d’une loi électorale qui continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive.

 

Enfin !  La Cédéao et l’Uémoa ont enfin décidé de lever les sanctions économiques et financières infligées à notre pays le 9 janvier 2022 afin de contraindre les autorités de la Transition à leur proposer un chronogramme raisonnable pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel après les événements du 18 août 2020. La bonne nouvelle est tombée dimanche dernier à Accra, à l’issue des sommets ordinaires des deux organisations.

Les dirigeants de la sous-région ont apprécié les progrès réalisés par nos autorités ces dernières semaines, notamment l’adoption et la promulgation d’une loi électorale, la mise en place d’une commission d’élaboration de la nouvelle constitution, l’adoption d’un nouveau chronogramme fixant le retour à l’ordre constitutionnel à mars 2024… Des avancées qui ont plaidé en notre faveur pour la levée partielle des sanctions.

Celles-ci portaient sur la fermeture des frontières, le gel des avoirs maliens et la suspension des échanges commerciaux et financiers. Et dans la foulée, il a été annoncé le retour à Bamako des ambassadeurs de la Cédéao qui avaient été rappelés par leurs pays. Toutefois, les sanctions financières ciblant les dirigeants de la transition sont maintenues. Tout comme notre pays reste également suspendu des instances de la Cédéao. Toutes ces décisions prises dimanche dernier ont un effet immédiat.

Les sanctions sont donc enfin levées comme on l’espérait. Et les Maliens ne seront certainement pas les seuls à s’en réjouir parce que leurs conséquences ont affecté toute l’économie sous-régionale. Mais, nous sommes ceux qui doivent aujourd’hui redoubler d’efforts pour deux raisons essentielles.

Primo, nous devons donner le meilleur de nous-mêmes pour respecter le chronogramme ainsi validé. D’où la nécessité de maintenir la cadence imprimée aux réformes politiques et institutionnelles. Aucun calcul politicien ne doit aujourd’hui pousser les autorités de transition à baisser les bras pour espérer gagner du temps. Le changement est une volonté clairement et librement manifestée par les Maliens. Mais ils ne vont pas non plus s’accommoder d’une transition sans fin.

Secundo, même si les populations ont fait preuve de courage et de résilience face aux sacrifices imposés, tous les secteurs, tous les leviers de notre économie ont souffert de cet embargo. Il faut donc rapidement se remettre au travail pour se relever, pour se défaire de leurs stigmates. Et comme l’a si bien dit l’ancien Premier ministre Moussa Mara (sur les réseaux sociaux), «il nous reste tous, maintenant, à nous donner la main pour que cette nouvelle phase de la transition soit sereine afin de la conduire et de la conclure dignement».

Si nous avons tenu six mois, malgré les sanctions imposées, cela signifie que nous avons cette capacité de nous transcender pour l’avenir de ce pays, pour réaliser nos ambitions communes, pour bâtir ce Mali Kura dont nous rêvons tous.

Pour une fois, nous avons consenti le sacrifice inaliénable à tout changement. Et nous devons être encore prêts à en consentir parce que ce n’est qu’en s’attaquant résolument aux défis que nous verrons le bout du tunnel !

Moussa Bolly LE MATIN

Djibril Coulibaly

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