Depuis l’investiture du président de la transition et la mise en place du gouvernement, il y a maintenant cent jours, quel bilan pourrons-nous dresser ?
Depuis le 27 septembre 2020, jour de l’investiture du président de la transition à aujourd’hui, il y a cent jours, pas un seul jour n’est passé sans que la population ne se pose la question sur la suite des évènements pour la bonne continuité des affaires du pays. Pendant, cette première tranche, plusieurs choses se sont déroulées dans la gestion des affaires de l’État. Tout d’abord, il y a eu l’affaire des otages soldée par la libération de l’honorable Soumaila Cissé, dont la population a célébré le retour pour après être déçue en apprenant par la suite les conditions de sa libération. Puis arriva ce fameux jour où un village dans le cercle de Bankass (Farabougou) fut assiégé par de présumés terrorismes pendant une semaine, dont des tractations ont abouti dans la discrétion avec à la tête des opérations Assime Goita. Ensuite, un fait inquiétant sur la nomination de bon nombre de militaires qui s’octroient les postes clés de la transition et même de l’Administration. Le plus dur, c’est sur plan de la sécurité où les cas d’attaques par des hommes à main armée se multiplient. On a l’impression que le Nord s’est transporté dans la capitale. Par exemple, la semaine passée, trois braquages simultanés ont mis la population sur le qui-vive. Donc, le constat est amer quand on sait que jusqu’à présent, les biens des Maliens ne sont pas protégés dans ce pays. En somme, c’est bien dans tout ça que les militaires essaient de se protéger contre un acte que l’on appelle, « putsch » condamnable par la loi à travers bien sûr l’acte fondamental du CNSP et de la charte de la transition. Donc, si l’on ose dire, trois longs mois de transition du trio Bah Dao, Assimi et Moctar Ouane, sans aucun acte allant dans le sens de la sortie de la crise ne s’est posé. Pour le moment c’est un bilan mitigé surtout dans les circonstances où en sont les choses, après huit années précédant le coup d’État de 2012. Tout compte fait, la suite de cette transition inquiète plus d’un dans ce pays.
À suivre
Lansine Coulibaly