A la cérémonie d’ouverture de la 4e édition du Forum Paix et Sécurité de Dakar, l’aide-de-camp du Président Ibrahim Boubacar Kéïta a commis la grosse erreur de ne pas apporter le discours présidentiel. Mais loin de désorienter le locataire de Koulouba à la tribune de cette rencontre, cette erreur humaine a plutôt donné l’opportunité au Président IBK de faire étalage de toute sa classe d’orateur aguerri. Au pupitre, il a improvisé un discours qui a surpris plus d’un de par sa clarté et sa cohérence.
C’est avec des regards hagards pleins d’admiration que les imminentes personnalités présentes à cette rencontre de Dakar ont suivi le discours du Président malien. La raison de cette réalité est toute simple. Un scénario peu ordinaire a marqué le passage au pupitre du Président IBK. A sa main tendue pour recevoir son discours apprêté des mains de son aide-de-camp, celui-ci, dans une attitude de quelqu’un qui est pris au dépourvu, n’a pu le satisfaire. On venait ainsi de mettre le Président IBK devant un fait accompli difficile à consommer aux yeux des locuteurs de moindre calibre. Dans une fraction de seconde, le Président du G5 Sahel a réalisé qu’il se devait de faire appel à sa capacité de remémoration.
C’est ainsi qu’il s’en est pris aux djihadistes dans un discours limpide et ordonné.
«Nous ne sommes pas des barbares. Nous ne sommes pas des gens à islamiser», a lancé Ibrahim Boubacar Kéïta aux mouvements djihadistes qui sévissent au Mali et dans le Sahel. Les qualifiant de “huns”, le Président a prévenu ces derniers quant à la capacité de résilience de son pays. «Il ne faut pas céder à la peur. Nous n’aurons pas peur », a-t-il lancé non sans promettre de tout faire pour doter le Mali des moyens nécessaires à la lutte contre le terrorisme.
Même s’il y a lieu d’admettre que son aide-de-camp pourrait en avoir pour son compte pour sa bourde commise, force est de constater que celui qui aurait pu être une victime de cette indélicatesse, a éloquemment su tirer son épingle du jeu devant ses pairs sénégalais et rwandais.
Katito WADADA : LE COMBAT