Les lignes bougent au niveau des revendications sur l’installation du siège du G5 Sahel à Bamako. Selon une source proche des manifestants, le déménagement du siège du G5 Sahel ne tardera plus. La dernière manifestation, déroulée le vendredi 14 juin dernier, ici à Bamako, et qui a été réprimée dans le sang par la Brigade anti émeute aurait précipité une cette décision des décideurs politiques. Selon notre source, le Premier Ministre a envoyé, après la manifestation, un émissaire rencontrer les Responsables du quartier de Badalabougou, leur demandant de sursoir à toutes manifestations ; car, des mesures sont en train d’être prises pour délocaliser ce siège dans une zone militaire hors de la capitale.
«La pression populaire est invincible », se dit-on souvent. Cette maxime confirme une fois encore sa place dans l’exercice démocratique. Téméraires, les Bamakois et particulièrement la population du quartier de Badalabougou l’ont été jusqu’au bout en essuyant gaz lacrymogènes et coups de matraque. Cette endurance courageuse a finalement payé le prix. Les plus hautes autorités du pays ont finalement compris que seul le dialogue peut résoudre les problèmes et non la force. Les cris du cœur des populations contre l’installation du siège du G5 Sahel en plein cœur de la ville de Bamako semblent porter ses fruits.
En effet, selon des sources concordantes, après la manifestation du vendredi 14 juin dernier, manifestation au cours de laquelle les marcheurs ont été gazés et bastonnés jusque dans les enceintes des domiciles riverains, les plus hautes autorités du pays ont fini par tirer les bons enseignements. Le Premier Ministre Boubou Cissé a dépêché un émissaire auprès des Responsables des manifestants contre l’installation du siège de la FG5-Sahel à Badalabougou pour leur faire part des préoccupations du Gouvernement malien. Celles de satisfaire les revendications des populations. Les autorités ont annoncé vouloir prendre des mesures qui s’imposent pour délocaliser le siège de la force conjointe du G5 Sahel, installé en plein cœur de la ville de Bamako, vers une zone militaire qui sera choisie par l’État Major Général des Forces Armées Maliennes.
D’une part, si le Chef du Gouvernement annonce la délocalisation du siège, il demande par la même occasion aux populations riveraines de surseoir à toutes manifestations de nature à provoquer des actes de violence dans le quartier.
En réponse à la demande du Chef du Gouvernement, les manifestants ont fait part de leur satisfaction, mais préviennent que si rien n’est fait du côté de nos plus hautes Autorités pour officialiser une notification avant vendredi 21 juin 2019, ils reprendront les manifestations, dès le samedi 22 juin 2019.
Pour rappel, l’installation du siège de la force G5 Sahel à Bamako divise l’opinion publique depuis quelques mois. Et c’est la suite logique de ce refus de la majorité écrasante des populations de Badalabougou qui a occasionné les manifestations jusque-là. Avant, installée à Sévaré, la F G5 Sahel quittera Mopti pour se retrouver en plein cœur de Bamako après s’être attaquée par les terroristes contre lesquels elle est mise sur pied. Les Bamakois ne voulant pas servir de bouclier humain pour ce siège militaire exigent que la FG5 Sahel s’installe sur un site plus proche des différents théâtres d’opérations en cours.
K. KOMI LE COMBAT