mardi 3 décembre 2024
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Le Président du CSA, Ahmed Boutache face à la presse : « Il n’est pas facile d’appliquer un Accord qui met un terme à une très longue période d’instabilité »

«Les populations du  Nord attendent avec impatience les dividendes de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il faut  encore un redoublement en termes de volonté, d’avantage de sincérité dans l’engagement et surtout, d’une plus grande confiance entre les parties et une coopération plus dense entre elles pour permettre à tous d’être au rendez-vous de l’Histoire et à la hauteur des attentes».  Ces propos sont du Président du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), l’Ambassadeur algérien Ahmed Boutache, lors d’une conférence de presse, le samedi dernier, au sortir de la réunion avec la Délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU. C’était à l’Hôtel Radisson Blu. 

Lors de sa mission au Mali (du 19 au 22 octobre), la Délégation des Ambassadeurs du Conseil de Sécurité de l’ONU  (François Delattre de France, Alemu Tekeda de l’Ethiopie et Sébastiano Cardi de l’Italie) a tenu une réunion avec les membres du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), le samedi 21 octobre dernier.  Cette rencontre avec les parties signataires de l’Accord a porté essentiellement  sur les derniers développements de sa mise en œuvre. C’était aussi une occasion pour les Diplomates onusiens  d’encourager les différentes  parties à accélérer la mise en œuvre effective du processus de paix en cours. Au sortir de la rencontre, l’Ambassadeur algérien Ahmed Boutache, Président  du CSA, accompagné du Ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéna Coulibaly, a rencontré la presse.

«Nous venons de sortir d’une importante réunion qui a rassemblé les membres du Conseil de Sécurité et ceux du CSA. Nous avons procédé à une mise au point de la situation, l’évolution du processus de mise œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale du Mali. Nous sommes convenus qu’il y a des pas importants qui ont été franchis grâce à la bonne volonté des uns et des autres, à l’attachement  indéfectible mainte fois réaffirmé  par tous à l’Accord et à sa mise en œuvre. Mais, il reste encore d’autres pas à franchir et d’autres objectifs à concrétiser», a déclaré le Président du Comité de Suivi de l’Accord avant de dire qu’il ne s’agit pas d’une mince affaire  d’appliquer un Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui met un terme à une très longue période d’instabilité.

«Il est très difficile de parvenir à établir une réelle confiance entre l’ensemble des parties impliquées et les faire travailler ensemble. Mais, maintenant elles arrivent à travailler ensemble. C’est la preuve qu’il y a des résultats tangibles et indéniables. Mais il y a des divergences, des obstacles qui surgissent de temps à autre. Donc, il suffit tout simplement de veiller à ce que le processus  en cours ne déraille pas et qu’il aille vers la concrétisation des objectifs inscrits dans l’Accord», a expliqué le Diplomate algérien.

Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéna Coulibaly, en évoquant la prorogation de l’état d’urgence, dira que c’est pour permettre aux forces de l’ordre de travailler plus librement.

Est-ce que le pays peut continuer à se maintenir dans cet état d’urgence ? 

Le Ministre Tiéna Coulibaly   répond: «Nous espérons qu’avant  le 31 octobre 2018  tout  va rentrer dans l’ordre. Lorsque la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale sera entière, nous allons avoir une armée reconstituée». Le Ministre Tiéna Coulibaly explique que plusieurs combattants de la CMA et de la Plateforme seront intégrés dans les rangs de l’armée nationale afin qu’elle ait plus de capacités pour venir à bout du terrorisme.

Sur la même  question, le Président du CSA dira qu’«aujourd’hui aucun pays n’est épargné par le terrorisme. C’est un phénomène global qui ne connait pas de frontières. Nous avons été confrontés en Algérie à ce problème  et nous avons maintenu l’état d’urgence pendant de nombreuses années qui n’a été levé qu’il y a quelques temps. Parce qu’il y a un objectif fondamental celui de lutter contre le terrorisme pour l’éradiquer», dit le Diplomate algérien.

Sur la situation de Kidal, Ahmed Boutache indiquera que le Gouverneur de cette Région est sur place et que les autorités intérimaires installées. Il annonce aussi que   le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC)  le sera prochainement.

Selon le Ministre de la Défense, Tiéna Coulibaly, il était initialement prévu de rendre opérationnel le MOC à Kidal. Ce sera un contingent de 600 soldats dont 200 pour l’Armée malienne, 200 pour la CMA et 200 de la Plateforme. Bref, il donne l’assurance que l’armée nationale sera également bientôt à Kidal.

Salimata Fofana : LE COMBAT

Rédaction

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