Dans le cadre de ses visites périodiques des lieux de privation de liberté, le Mouvement pour la sauvegarde des droits de l’Homme (MSDH) a effectué le 31 août dernier une visite à la Maison centrale d’arrêt pour femmes et filles «Bollé» de Bamako pour s’enquérir d’avantage de l’évolution des conditions de détention et du respect des droits élémentaires.
«En dépit des efforts accomplis, beaucoup restent à faire pour humaniser ce lieu de détention», a constaté le Mouvement pour la sauvegarde des droits de l’Homme (MSDH) à l’issue de sa visite. Lors de son passage du lundi 31 août 2020, le mouvement a dénombré dans cette prison 144 détenues, dont 22 prévenues, 101 inculpées et 21 condamnées contre une capacité totale d’accueil de 232 détenues. «Avec ces chiffres, nous constatons avec amertume qu’environ 70 % des détenues sont désespérément en attente de leurs jugements», a déploré le MSDH.
Apres avoir échangé avec le personnel pénitentiaire les difficultés recensées sont, entre autres, un groupe électrogène non fonctionnel depuis 2018 qui plonge la prison dans une obscurité sans précèdent lors des coupures d’électricité ; le manque d’agent de santé, de matériels de soins, l’insuffisance des médicaments de premiers soins ; le manque de technologie de pointe, un système d’exploitation inadéquat avec le logiciel de gestion des détenus ; le manque de monitrice dans la crèche de la prison ; le manque de coordination ou la mauvaise foi des tribunaux pour diligenter les feuilles d’audience des personnes condamnées…
Au regard de tous ces constats, le MSDH a exhorté le ministère de la Justice, des Droits de l’Homme…à multiplier les visites dans les maisons d’arrêt ; veiller à l’entretien régulier des cellules ainsi que du système d’évacuation des eaux usées ainsi qu’à une meilleure prise en charge des enfants des détenues….
Il a aussi exhorté le gouvernement à veiller au respect des dispositions des «Principes des Nations unies pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement» ; à déployer plus d’agents pénitentiaires à Bollé tout en améliorant davantage les conditions de travail de l’administration pénitentiaire et du personnel judiciaire.
Et le MSDH de conclure en rappelant que «respecter les droits de l’Homme ne relève pas du choix politique mais d’une obligation juridique et morale. Ce sont des engagements à vocation universelle, des principes de droits garantis par des déclarations solennelles ou des traités juridiquement contraignant» !
Kader Toé