Dans un communiqué de presse publiée le 22 juin 2020, le Conseil National de la Société Civile revient sur les récents évènements qui se sont déroulés les 05 et 19 juin 2020 dans notre pays. Le CNSC regrette la non-prise en compte de ses propositions de sortie de crise.
La situation sociopolitique du Mali continue de se dégrader gravement à la faveur d’une conjugaison de crises multiformes. La crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus est venue se greffer à une crise sécuritaire lancinante avec ses conséquences désastreuses. Comme si cela ne suffisait pas, une crise politique s’est ajoutée à une situation sociale déjà éprouvée. Une crise provoquée cette fois-ci par la gestion controversée des dernières élections législatives. C’était suffisant pour déclencher une série de manifestations dont les culminants sont les évènements du 05 juin et du 19 juin dernier.
Selon le communiqué, ces évènements de par leurs dimensions et leur sensibilité auront constitué un tournant dans la crise que nous vivons. Mesurant tout le risque qu’ils représentaient vu leur charge émotionnelle, et constatant qu’aucun incident majeur n’a été enregistré il importe de saluer ici le civisme des manifestants et le professionnalisme des forces de sécurité dans la gestion des évènements.
Au regard de la pertinence des motivations et de l’ampleur de ces évènements, le Conseil National de la Société Civile soucieux du bien-être des citoyens, conscient de l’impérieuse nécessité de préserver la paix et la sérénité, déterminé à jouer pleinement son rôle en toutes circonstances, s’est employé à établir le dialogue entre les protagonistes. Convaincu que c’est l’unique voie qui sied pour une sortie de crise. Il faut préciser tout d’abord que le CNSC n’a pas attendu ces deux évènements majeurs pour agir. Le CNSC ne souffre d’aucune espèce de concurrence dans la médiation, il s’assume et s’assumera dans ce rôle qui est le sien et nul ne saurait contester cela.
Cette précision faite, affirme ledit communiqué, voici le tableau des démarches effectuées par le CNSC avant, pendant et après les évènements du 05 et 19 juin derniers : le 1er juin déjà, le CNSC a fait une déclaration à l’endroit des citoyens Maliens. Tout en situant les évènements dans leur contexte, le Conseil National de la Société Civile a invité tous les acteurs à plus de responsabilité et de retenue. Le CNSC a réussi à rencontrer tous les acteurs individuellement, Imam Dicko le 14 juin 2020 et le 17 juin 2020 à son domicile ; M5-RFP le 10 juin 2020 au CNSC ; PM 15 JUIN 2020 0 15H ; Président de la République les 09, 16 juin 2020 à 16h 30 juste après l’adresse du Président de la République à la nation au CICB et le 17 juin 2020 à 18h ; autres Chérif Madani Haidara du HCIM, le 09 juin 2020 à 21h 30 mn à son domicile, Son Imminence Mon Seigneur Jean ZERBO le 10 juin 2020 à 10h à l’archevêché.
Au terme de ces rencontres, cinq (05) points sont sortis des discussions qui, s’ils sont partagés et acceptés par tous, la sortie de crise était à portée de main. À savoir : la démission de la cour de la constitutionnelle ; la dissolution de l’Assemblée nationale ; la satisfaction des revendications sociales ; la mise en place d’un gouvernement d’ouverture ; la mise en place du dispositif de suivi du DNI.
Nous ferons ici l’économie des péripéties qui ont marqué ces multiples contacts, nous préciserons seulement que l’initiative de cette médiation qui est toujours en cours du reste, car c’est notre être, l’initiative, dirons-nous, est du CNSC qu’aucun autre habillage ne saurait masquer, encore moins remplacer. Nous continuons donc notre mission, jusqu’à ce que les parties maliennes sinon les acteurs maliens se retrouvent ensemble autour d’une table pour décider le Mali de leur souci commun, bref le Mali du futur, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Et cela est bien possible.
Moriba DIAWARA