vendredi 22 novembre 2024
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LE CABINET DE L’ANCIEN PRESIDENT IBK MIS EN PLACE : le Coup d’Etat du 18 Août 2020 a-t-il réellement servi à quelque chose ?  

Le Mali nouveau tant espéré par une écrasante majorité du peuple ne serait qu’une illusion, tant les bourdes se multiplient au sommet de l’Etat. La justice, l’équité, la transparence, la lutte contre la corruption et l’impunité qui auraient dû être ses priorités sont malheureusement reléguées au second plan. En acceptant la mise en place du cabinet de l’ancien Président IBK, sans au préalable le convoquer à la justice pour qu’il s’explique sur un certain nombre de dossiers brûlants sous son règne, est non seulement la preuve que le coup d’Etat a été un arrangement, mais aussi et surtout, qu’il y a une complicité tacite entre la victime IBK et ses bourreaux. Les autorités de la transition ont-elles mesuré la profondeur de la crise qui secoue le Mali et qui est consécutive à la mauvaise gouvernance du régime IBK ? ATT qui allait être traduit en justice pour haute trahison pour avoir assumé la mort d’une centaine de militaires à Aguelhok en 2011 a-t-il fait pire qu’IBK, sous qui des centaines des milliers de militaires sont tombés faute d’équipements ? Le coup d’Etat du colonel Assimi Goita a-t-il vraiment servi à quelque chose ?

Le M5 RFP a raison d’affirmer que le changement pour lequel plus de 15 de ses vaillants combattants sont morts, a été détourné par la junte en complicité avec certains dignitaires de l’ancien régime. Rien qu’à en juger par la mise en place du cabinet de l’ancien Président et surtout  la promptitude avec laquelle ce cabinet a été mis en place, on en déduirait que la révolution du M5 a été détourné de son objectif qui était le changement en profondeur afin de construire les solides fondations du Mali Koura. Le rêve d’un nouveau Mali a été d’abord mis en mal lorsque les autorités de la Transition ont composé le Conseil National de la Transition, CNT en écartant non seulement les acteurs de la révolution du 5 juin, mais aussi et surtout, en déroulant le tapis rouge devant ceux qui ont mis le pays dans ce chaos indescriptible. Elles viennent ensuite, d’enterrer définitivement ce rêve du changement en acceptant de mettre en place le cabinet de l’ancien Président IBK, alors que plane encore sur sa tête des charges. Il a été mis dans ce droit   comme s’il a organisé une élection et réalisé  pacifiquement l’alternance. C’est donc un mépris de la part des autorités qui ont réhabilité un homme, fut-il un Président de la République, qui a été chassé du pouvoir par une insurrection  populaire parachevée par les militaires. Cette insurrection, faut-il le rappeler, qui est la conséquence d’un chaos généralisé dans le pays, a été menée par les forces vives du Mali qui ont fait des véritables changements leurs profondes aspirations.

En mettant en place le cabinet de l’ancien Président IBK sans au préalable lui demander de s’expliquer sur sa gestion du pays, c’est tout simplement donner une prime à l’impunité, à la mauvaise gestion et à la corruption. Rien que pour en savoir davantage sur la gestion du fonds alloué dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation militaire qui s’élève à 1230 milliards de Francs CFA, et cela en tant que chef suprême des armées, les autorités de la Transition ne devraient pas réhabilité de sitôt IBK. Quid de la mort des centaines de militaires sur le champ de l’honneur en défendant le Mali et des multiples victimes dues aux conflits intercommunautaires au centre, opposant parfois peuls et dogons ? On ne citera pas les multiples scandales tant dans l’achat du Boeing présidentiel que dans celui des équipements militaires pour les FAMa, en passant par les engrais frelatés et les tracteurs surfacturés.

En somme, le bon sens aurait dû guider les autorités de la Transition, en se disant que la grande plaie laissée béante par le régime défunt, ne s’est pas cicatrisée, et que beaucoup de zones d’ombres planent sur les sept ans de gestion d’IBK,. Par conséquent, elles auraient dû surseoir à la mise en place du cabinet en attendant de voir clair.

Youssouf Sissoko         

Djibril Coulibaly

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