Né en 1944, dans le Cercle de Kati, Région de Koulikoro, l’auteur d’une quarantaine d’œuvres, le célèbre Écrivain panafricaniste malien, Doumbi Fakoly, a été désigné Lauréat du Grand Prix International Cheikh Anta Diop de l’Essai de cette année 2018. La cérémonie de remise dudit prix aura lieu à Dakar, le 6 novembre prochain, lors des festivités de la journée internationale de l’Écrivain africain qui se tiendra du 5 au 12 novembre dans la capitale sénégalaise.
«C’est un sentiment de fierté. Tout le monde connait Cheick Anta Diop, le travail énorme qu’il a fait pour réhabiliter notre Culture. Avoir un prix qui porte son nom me rend fier ; m’encourage à poursuivre dans la même voie que lui, la voie dans laquelle je suis déjà. C’est un sentiment de fierté. C’est un grand honneur ». Ce sont là, entre autres, les premiers mots des interventions faites par le Grand Écrivain et Chercheur panafricaniste Doumbi Fakoly contacté hier lundi par la Rédaction de votre Quotidien après l’annonce de la nouvelle. D’une récompense de renommée mondiale, le prix Cheikh Anta Diop est attribué aux grands chercheurs africains afin d’encourager leur gros labeur, l’éthique du sacrifice intellectuel et de l’abnégation tout en saluant leur créativité au profit de la renaissance d’une Afrique consciente et fière de son passé.
Connu pour son franc-parler contre la mauvaise gouvernance de certains Dirigeants africains, ses incessantes luttes en faveur de nos Cultures, Traditions ancestrales Religions abrahamiques sur le continent africain, Doumbi Fakoly, non moins Président du Rassemblement pour la Réhabilitation de la Religion Négro-africaine, reste une riche Bibliothèque pour la renaissance des valeurs traditionnelles africaines qui sont à la base de toutes les autres cultures. Conscient d’un avenir radieux pour notre continent qui a tant souffert des méfaits de la colonisation, le natif de Kati appelle les jeunes générations africaines à jeter un regard objectif sur nos cultures ancestrales, porteuses de tous les éléments qui favoriseront notre libération totale des mains de l’impérialisme voire notre épanouissement escompté. « J’appelle les jeunes à se mettre à notre culture et de ne pas écouter ce que les Étrangers disent de nous ; par ce qu’aucun Étranger ne peut connaitre notre Culture mieux que nous même. Essayons de découvrir notre culture par nos intellectuels. Je demande aux jeunes de ne pas hésiter d’aller au village, de ne pas hésiter à s’intéresser à notre tradition. Par ce qu’il n’y a que cette tradition qui puisse nous permettre de nous en sortir», a-t-il révélé avant d’ajouter que la méconnaissance de l’antériorité de la civilisation africaine à celles des autres n’est que l’effet de la rupture entre l’Africain d’aujourd’hui et son passé. «Aucun Peuple au monde ne connait notre culture parce que nous pratiquons la culture des autres ; nous faisons comme si nous étions les autres. Mais, nous ne serons jamais les autres. Donc, j’appelle les jeunes africains à s’intéresserà leurs Intellectuels qui parlent de l’Afrique. C’est seulement en revisitant notre passée, non pas pour la réhabiliter totalement, mais pour prendre les essentiels. Ce qui fait sa puissance. C’est grâce à ça que nous avons été les premiers et c’est grâce à ça que nous serions les premiers ».
Rappelons que Doumbi Fakoly a fait plusieurs publications dans le domaine du panafricanisme, de la Théologie, de l’Inter culturalité, de la Sociologie, de l’Anthropologie religieuse et surtout en politique d’où il dénonce, sans langue de bois, les Dirigeants africains en général et maliens en particulier.
C’est, donc, avec honneur que, devant un parterre d’Hommes de Lettres, des Écrivains chercheurs, des éditeurs scientifiques de l’Afrique et du monde qui se rendront à Dakar. Pour l’occasion, notre compatriote recevra le prix International Cheikh Anta Diop, le 6 novembre prochain. Un prix qui porte le nom de celui qui s’est efforcé dans des défis continentaux, puis a redonné à l’Afrique son titre de Berceau de l’Humanité «Cheick Anta Diop réinstalle le Peuple noir dans sa grandeur en lui redonnant la confiance perdue en ses énormes capacités à construire, lui-même, une Afrique libre, prospère et respectée dans l’intérêt du Monde noir … », affirmait, un jour, notre écrivain Doumbi Fakoly en parlant de Cheikh Anta Diop .
En un mot, l’Afrique se réveille par les Africains et pour les Africains.
Seydou Konaté : LE COMBAT