Principalement implantés au Mali, sont une ethnie d’Afrique de l’Ouest faisant partie du groupe mandingue. Les Bambaras (bambara : Bamanan ; pluriel, Bamananw, Bamana), établis principalement dans le Sud de l’actuel Mali, dans la région de Ségou et Koulikoro. Ainsi que dans d’autres pays tels que le Burkina Faso (au sud) et la Côte d’Ivoire (au nord) les Bambaras sont aussi présents en Gambie, et au Sénégal. De la fin du xviie siècle au milieu du xixe siècle existait le royaume bambara de Ségou. Les Bambaras parlent le bambara, une des langues mandingues. Quelques noms: Traoré, Diarra, Konaré, Coulibaly, Koné, Samaké, Dembélé… On y compte plus de 42 noms de famille Bambaras.
Les Bamana ou Bambaras sont originaires du Mandé. Ils auraient quitté cette région pour échapper à la domination des Malinkés, à l’époque de l’Empire du Mali. D’où leur nom qui signifie « ceux qui ont refusé de se soumettre » (de ban = « refus » et mana = « maître »). D’autres traduisent cette étymologie par « ceux qui ont refusé de se soumettre (à l’islam) ». Ils iront vivre au Ouassoulou, entre Sikasso et la Côte d’Ivoire, au Do et Kri (actuel Ségou), au Kaniaga (actuel ; Bélédougou), au Kaarta (Sandaré, Oussoubidjadjan, etc.). En réalité, les Bambaras sont les plus nombreux du groupe Malinkés/Mandingues.Au Mali, où ils constituent le groupe ethnique le plus important, ils sont surtout présents dans le Centre Est et à l’Ouest du pays, entre Ségou et Niono (delta central nigérien),dans le Bélédougou (cercle de Kolokani) au nord de Bamako, dans le Kaarta, entre Kita, Nioro et Koulikoro, ainsi que dans la région de Sikasso. Ils sont séparés en plusieurs sous-groupes : les bambaras de Segou, les bambara du Kaarta, les bambaras du Bélédougou, les bambara du Jitumu (ville de Ouéléssébougou). Selon le recensement de 1988 au Sénégal, les Bambaras étaient au nombre de 91 071, sur une population totale estimée à 6 773 417 habitants, soit 1,34 %. La plupart sont installés dans le Sud et dans l’Est du pays.
Au xixe siècle, les royaumes bambaras du Kaarta et de Ségou, créés par les deux frères Niangolo et Baramangolo, de patronyme Coulibaly, qui, selon la légende, seraient originaires du nord de l’actuel Côte d’Ivoire. Les frères Niangolo et Baramangolo (des senoufos) venus de Kong et poursuivis par des assaillants atteignent le fleuve Niger mais ne trouvent pas de pirogues pour le traverser. Ils réussiront néanmoins à le franchir grâce à un poisson, un silure, qui, selon les versions, se serait métamorphosé en pont ou les auraient transportés sur son dos. De cet épisode, les deux frères prendront le nom de « Coulibaly », Kulun-Bali signifiant en bambara « Sans Pirogue » (Kulun = « Pirogue », Bali = « Sans », Négation). Après la chute de l’empire sonrhaï, résistent à l’empire peul du Macina, puis temporairement au Toucouleur el Hadj Oumar Tall, qui souhaite convertir les animistes à l’islam. La résistance acharnée des Bambaras contre el Hadj Oumar fut telle que celui-ci n’a jamais pu créer un État stable. Ils sont aujourd’hui majoritairement musulmans, il y a quelques petits groupes chrétiens. Les autres continuent de pratiquer la religion traditionnelle. De nombreux rites et traditions du passé sont présents aujourd’hui dans leur culture, qu’ils soient musulmans ou autres.
Le bambara est une variante du mandingue devenu la langue principale au Mali. Elle appartient à la branche mandée des langues nigéro-congolaises. Elle fait figure de langue véhiculaire principalement dans le sud du Mali, même si le français est aujourd’hui reconnu comme langue officielle. Les arts traditionnels bambara sont particulièrement connus pour les masques très stylisés et souvent composites qui ont une célébrité mondiale : leur présence est remarquée dans les grands musées d’art en Afrique et ailleurs.
Les célèbres masques Tyiwara (ou Ciwara, figurations animalières servant de cimier au masque lui-même), les masques animaliers de la société du korè ou ceux de la société du komo et les sculptures (figures humaines) constituent la partie la mieux connue des arts bamana (bambara), qui sont créés au sein de traditions, dont les rites de l’initiation, et participent de la danse et de la musique, auxquels tous les arts sont associés au cours des fêtes et des rituels.
Les arts bambaras n’ont cessé de se transformer au cours du temps, et en particulier dans la seconde moitié du xxe siècle et au xxie siècle, non seulement dans les arts visuels mais aussi dans le domaine musical. La musique actuelle au Mali compte ainsi des chanteurs en langue bambara, dont, il y a quelques années, Ali Farka Touré et la reprise de son Bèrèbèrè « s’entraider » par Idrissa Soumaoro. L’homme bambara s’habille, traditionnellement, en boubou, où des dessins sont brodés, qu’il porte par-dessus une courte tunique. Le pantalon est bouffant. Les Bambaras portent un bonnet en forme de gueule de crocodile, le bamaba deh. C’est un bonnet ouvert sur les côtés, que les Malinkés portent également. La coiffure traditionnelle de l’homme bambara est une coiffure en cimier du front à la nuque, avec deux tresses latérales descendant sur les côtés du visage et que l’on attache sous le menton.
La femme bambara porte le pagne, souvent ouvert sur les côtés, avec le boubou. Elles se percent le nez pour y ajouter un anneau d’or, d’argent ou de cuivre. Aux oreilles se trouvent de grosses boucles d’or, au cou, de nombreux colliers, ainsi que de nombreux bracelets aux poignets et aux chevilles. La famille est une chose fondamentale pour les Bambaras. Elle est la base de la vie sociale. Dans un pays en voie de développement où l’État n’a pas les moyens financiers pour organiser un système de protection sociale, ce sont les solidarités traditionnelles qui assure nt les individus contre les aléas de la vie. L’élément principal de ces solidarités s’exprime dans la vie familiale Les Bambaras vivent traditionnellement de l’agriculture, alors que les troupeaux de bovins et d’ovins sont confiés aux pasteurs Peuls. Les Bambaras pratiquent la récolte du miel.
Oumou SISSOKO L’ALTERNANCE