Les peulhs et les sympathisants sont sortis massivement, le samedi 30 juin, pour une marche silencieuse, partie de la Place du Cinquantenaire jusqu’au monument de l’Indépendance pour lancer un appel solennel à tous les Maliens; car, les Représentants des communautés au cœur de la polémique ne peuvent pas expliquer cette barbarie. La marche a enregistré la présence de l’Honorable Oumar Mariko et l’activiste Ras Bath.
La marche a pris fin par la lecture d’une déclaration : «Nous, citoyens maliens de tous âges, de tous sexes, de toutes ethnies, de toutes Cultures et de toutes les Régions du Mali, condamnons avec la dernière rigueur les tueries abjectes perpétrées dans le Centre du Mali. Exigeons des forces armées et de sécurité du discernement, du sens de la responsabilité et de la préservation, en toutes circonstances, des Droits Humains dans l’accomplissement de leurs missions de défense et de protection des populations. Alertons solennellement, à travers cette manifestation pacifique, la Communauté internationale et nationale sur les risques d’une guerre civile. Engageons le Gouvernement à prendre les mesures urgentes pour assurer la présence de l’État et juguler la crise. Lançons un vibrant appel aux Organisations de Défense de Droits de l’Homme afin que soit mis fin à l’impunité rampante et à l’injustice criante. Demandons, enfin, des procédures judiciaires contre les auteurs des crimes odieux».
Cette marche a vu la participation de l’Honorable Oumar Mariko et du jeune activiste, Ras Bath, qui y ont dit présents à la surprise générale des organisateurs. La fin de la marche a été marquée par des adresses en plus de la déclaration, de celle des Représentants des Communautés avec lesquelles cohabitent les peulhs, tous sont incapables de concevoir que ce sont les Peulhs qui sont opposés aux Dogons et que la confrérie des donzos soit l’actrice dans cette barbarie. Pour eux, il y’a beaucoup de non-dits. La classe politique à travers les partis politiques comme l’URD, le PARENA, le SADI et le PRVM aussi ont tenu à se faire entendre. Mais l’adresse la plus pointue a été celle de Ras Bath : «Cette marche n’a aucun but si ce n’est de manifester un mécontentement, un désespoir, une accusation, une crainte, une désolation dans le Centre du pays. Ce qui est en train de se passer n’a d’autre nom que le Génocide. Tout se passe sous un règne d’un Homme appelé El hadj Ibrahim Boubacar Kéïta et son Premier Ministre qui, à sa prise de fonctions, avait déclaré qu’il est venu pour deux choses : organiser les élections et pacifier le pays, particulièrement le Centre. Et le plan de sécurisation de Boubèye se résume à tuer les peulhs. Parce que Boubèye et son père (IBK) savent qu’ils ont échoué sur tous les plans et veulent créer les conditions pour empêcher la tenue des élections. Ce n’est pas une question de Dozo ; car, la tenue dozo se vend sur le marché, c’est faux. C’est un régime génocidaire. Boubèye et IBK doivent être traduits devant la CPI », a déclaré courageusement le Jeune Rash Bath.
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT