lundi 9 décembre 2024
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KOKOUN DANS LA COMMUNE DE BAGUINEDA : La maternité de la honte

C’est une honte de trouver à quelques kilomètres de Bamako des centres de santé dans un état dépravé. On a l’impression d’être sur une autre planète. Ça s’appelle certainement les oubliés d’IBK.

Personne n’aurait pu imaginer un instant qu’aux portes de Bamako l’accouchement en milieu sanitaire devient un luxe. Pour se rendre compte de cette dure réalité il faut se rendre à Kokoun. Village situé dans la Commune rurale de Baguinéda et voir l’état de la dégradation inimaginable de l’unique maternité, il n’y a plus lieu de faire de commentaire.
Kokoun est situé dans la Commune rurale de Baguinéda. Distant de huit kilomètres de Baguinéda Camp, chef-lieu d’arrondissement, la maternité villageoise semble totalement laissée à l’abandon par les pouvoirs publics.
Le village de Kokoun a eu droit à un dispensaire inauguré le 1er janvier 1980. Vingt et un ans plus tard, en 2001, par suite d’inondation la structure s’est pitoyablement effondrée. A ce jour, le dispensaire n’a jamais fonctionné. Dieu seul sait que cette structure sanitaire assurait les soins et le suivi de grossesse des villages environnants dont : Massakoni, Farkan, Sebela et Kokoun.
Depuis plus d’une décennie, la maternité de Kokoun a amorcé une lente descente aux enfers. Les locaux sont devenus vétustes et inadaptés. Tout est pratiquement vieux dans la structure, des murs aux matériels, en passant par les lits des chambres, au sol des locaux… Le plus révoltant reste l’état vétuste du lit d’accouchement. De nos jours, par manque de matériels médicaux adaptés, les populations convergent vers les centres de santé de Baguinéda avec mille difficultés.
La structure médicale est composée d’une chambre de réveil à quatre lits, pas de salle de bain, encore moins de toilettes dans la chambre. Les toilettes extérieures sont en mauvais état. Dans la cour de la structure, hormis les logements du personnel de la santé, il n’y a pas de chaise pour recevoir les patients.
Le personnel médical composé de trois personnes (une sage-femme, une matrone et un aide-soignant) est à l’écoute et aux petits soins des patients. Son seul engagement paraît insuffisant pour faire face à la demande croissante. Bien que compétents, à l’écoute des populations, cela n’atténue par dans les conditions de travail difficiles.
Les locaux désaffectés de la maternité de Kokoun méritent un clin d’œil de la Fondation Agir dirigée par Mme la première Dame du Mali. Une mission d’évaluation serait la bienvenue dans le village.
La reconstruction ou la réhabilitation de la maternité s’impose en priorité parce que gage de survie pour les habitants de Kokoun et des villages alentours. Un investissement de 10 millions de F CFA permettrait à la structure de faire peau neuve.
AES

Djibril Coulibaly

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