samedi 23 novembre 2024
Accueil | Société | Interdiction de circuler dans des véhicules à vitres teintées : Un décret non respecté par les populations

Interdiction de circuler dans des véhicules à vitres teintées : Un décret non respecté par les populations

Pour des raisons d’ordre sécuritaire, le Conseil des Ministres du 29 juillet 2016 a adopté un projet de décret interdisant  tout usage de vitres teintées ne permettant pas de voir naturellement l’intérieur du véhicule ainsi que l’application de couches réfléchissantes ou le collage de films plastiques sur les pare-brise, les vitres latérales et d’arrière. Il détermine aussi les cas dans lesquels des dérogations peuvent être accordées. Mais ce décret n’est pas respecté au pied de la lettre par la plupart des populations ; car, ces véhicules sont toujours en circulation.

La détérioration du contexte sécuritaire au Mali, caractérisée par des actes de banditisme, de terrorisme, d’agression, de braquages, etc. a incité les autorités compétentes du pays à prendre un certain nombre de mesures. Parmi celles-ci, figure l’adoption en Conseil des Ministres du projet de décret fixant les conditions d’usage des vitres teintées, des vitres à couches réfléchissantes et des films plastiques apposés sur les véhicules automobiles. En particulier, ledit projet de décret participe au renforcement des dispositifs de lutte contre l’insécurité sur les voies ouvertes à la circulation publique.

Selon un Responsable de sécurité, «les vitres teintées posent de sérieux problèmes de sécurité dans le cadre du contrôle par les forces de sécurité ».

En effet, il est très difficile de distinguer un conducteur, derrière une vitre opaque. De même, à en lui croire, il faut permettre aux agents de sécurité de pouvoir constater des infractions telles que la tenue en main d’un téléphone, le non port de la ceinture de sécurité ou l’utilisation d’un écran vidéo. «Certains conducteurs de véhicules, difficilement identifiables à travers les vitres teintées, sont impliqués dans les actes mentionnés plus haut », précise un agent qui y ajoute que le projet de décret permettra aux forces de l’ordre de repérer, avec facilité, les conducteurs des véhicules aux vitres teintées, surtout dans le contexte de la situation d’insécurité qui prévaut actuellement à l’échelle nationale. Il s’inscrit, donc, dans le cadre de la contribution à l’amélioration de la sécurité des personnes et de leurs biens ainsi que la sécurité routière. Mais, malgré l’adoption de ce décret, ces véhicules à vitres teintées circulent toujours et malgré aussi la présence des agents de la compagnie de circulation routière (CCR). Un agent de la CCR, sous couvert de l’anonymat, ne nie pas l’existence et même la gravité du problème. Selon un Spécialiste dans la lutte contre ce phénomène, les agents de la circulation routière ne sont pas en reste ; mais ils sont confrontés à des difficultés. Lorsqu’ils  sifflent les conducteurs des véhicules à vitres teintées leur intimant l’ordre de stationner, nombre d’entre eux n’obtempèrent pas. Or, la hiérarchie de la police leur interdit strictement de poursuivre les hors-la-loi dans la circulation. «Voilà  là où résident les difficultés auxquelles sont confrontés nos éléments », nous explique un Inspecteur de la Police.

Certains usagers affirment avoir acheté leurs véhicules avec les vitres déjà teintées.  Une réalité à ne pas nier aussi. Car, bon nombre de véhicules sont importés avec les vitres teintées à l’origine. Selon certains transitaires de véhicules, il est très difficile voire impossible d’apporter quelque transformation que ce soit à ce niveau.

Un passant qui se trouve dans la même situation fournit une toute autre explication. « C’est pour des raisons de sécurité que j’ai fait teinter les vitres de ma voiture. Car, j’ai été malheureusement victime, quelques fois, de tentatives de vol de mon matériel de travail qui se trouvait à l’intérieur du véhicule », se souvient-il avec amertume. Il martèle que les autorités doivent avoir d’autres chats à fouetter plutôt que de s’en prendre aux ‘’pauvres’’ propriétaires de voitures.

De nombreux usagers de la circulation, ayant un goût prononcé pour les vitres teintées, que nous avons interrogés, n’avancent aucune raison objective qui justifie leur choix.

De plus, à noter que, ne sont pas concernés par les mesures d’interdiction, selon l’article 7 du décret, les véhicules de la Présidence de la République, de la  Primature, des Ministres et assimilés, des Présidents des institutions de la République, des Chefs de mission diplomatiques et assimilés, des Gouverneurs de Région et du District de Bamako. A ceux-ci, s’ajoutent les véhicules de transfert des fonds et les véhicules de transport de détenus ou de prévenus.

Mariam Sissoko, stagiaire : LE COMBAT

Rédaction

Voir aussi

TRANSPORTS PUBLICS AU MALI: De nouvelles mesures adoptées pour faire face à la recrudescence des accidents de la circulation routière

  Le ministre des Transports et des Infrastructures et son homologue de la Sécurité et …

Laisser un commentaire

Aller à la barre d’outils