La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) a tiré sur la sonnette d’alarme. Selon l’organisation, dans l’intervalle de sept mois, environ 500 civils ont été tués dans le Centre du Mali. Ils sont victimes d’exécutions sommaires, de tortures et de disparitions forcées. Ces informations sont données dans le dernier Rapport de la FIDH publié le mardi 20 novembre dernier. Ces Responsables demandent aux autorités de changer leur politique d’approche afin d’assurer un retour définitif de la sécurité dans la Région de Mopti.
Dans son dernier Rapport, la Fédération Internationale des Ligues des Droits Humains déplore la recrudescence des attaques dans le Centre du Mali. Selon l’organisation, la zone concentre 40% des attaques perpétrées dans le pays. Elle souligne également qu’il y a eu quelque 500 civils qui y ont été tués entre janvier et août 2018. Tous, de victimes d’exécutions sommaires, de tortures et de disparitions forcées. «Des dizaines de villages ont été brûlés, assiégés, leurs Habitants pourchassés », révèle laFIDH.
Dans ce document qui date du mardi 20 novembre, le Responsable Afrique du FIDH, Florent Geel, rapporte que «les djihadistes se sont attaqués à tous les symboles de la présence étatique (enseignants, forces de sécurité, juges…) avant de se substituer à ce vide en imposant la charia».
Il ajoute que d’avril à juin dernier, des milices d’autodéfense sont aussi apparues dans ce vide sécuritaire, alimentant des violences intercommunautaires qui ont fait au moins 287 morts dans la Région. Selon lui, «ces milices ne luttent pas contre les djihadistes, mais contre les populations civiles supposées soutenir les groupes armés djihadistes».
La FIDH alerte : « la seule réponse sécuritaire ne pourra suffire ». Elle exhorte les autorités à rendre une justice exemplaire pour les auteurs de tous les cas d’exactions. Et cela « quel que soit leur camp ».
Le Président de l’AMDH, Moctar Mariko du Mali, souligne à son tour que « la lutte contre l’impunité est devenue un slogan de tous les Dirigeants maliens ». « Maintenant, nous voulons que cela soit une réalité », a-t-il conclu.
Le document rappelle aussi que, dans ces deux dernières années, 1200 civils ont été tués dans le Centre, une cinquantaine de villages incendiés provoquant le déplacement de près de 30.000 personnes.
Adama A. Haïdara : LECOMBAT