La crise sécuritaire au Nord du Mali s’est propagée au Centre de la Région de Ségou et cela depuis plus d’une année. Les capacités sécuritaires des Gendarmes en poste dans le Centre de Ségou se détériorent du jour au jour par faute de moyens logistiques et humains. A cet effet, les capacités d’intervention des Force armées et de sécurité deviennent de plus en plus inefficaces. La crise se multiplie et prend une autre dimension (groupes armés, djihadistes, terroristes et ethniques). Aux regards de cette situation, l’on est en droit de se demander ce que l’Etat attend pour équiper les différents services de Gendarmerie et de Police dans ces zones ?
Aujourd’hui, nul n’ignore de la multiplication de la crise à travers le pays ; particulièrement, dans le Nord et au Centre des Régions de Mopti et de Ségou. Pour empêcher la propagation de la crise vers la capitale, Bamako, il est impératif de mettre une ceinture de sécurité autour de la Région de Ségou. La sécurité et la quiétude dans la capitale dépendraient largement du climat de stabilité devant régner dans la partie centrale de Ségou. Le Ministre de la Sécurité n’a qu’à beau multiplier les initiatives pour construire une ceinture de sécurité aux alentours de Bamako, si les Régions de Ségou et Mopti ne sont pas protégées, les dispositifs ainsi envisagés resteront toujours peu rassurants.
La détermination des forces armées et de sécurité à défendre le territoire national n’aura pas d’effets escomptés tant qu’il n’y a pas un cordon de sécurité digne de ce nom dans le Centre et le Sud du pays.
La 2e Région militaire du Mali (Ségou), au centre du pays, à 240 Km de Bamako est menacée. La liberté des personnes dans certains cercles devient de plus en plus restreinte ; leurs écoles et marchés hebdomadaires tous fermés, etc.
Lors de notre passage, nous avons remarqué la présence massive des forces de défense et de sécurité nationales avec des équipements signifiants et des facilités de mobilité assez raisonnable dans les cercles de Niono, Macina et même de Ségou. Il ressort que, la mission des FAMA ne sera accomplie tant qu’il n’y ait une sécurité infranchissable au centre et aux alentours de ces Régions. Selon un Officier, l’Armée n’est pas chargée de sécuriser les villes mais de les défendre. C’est aux Gendarmes et aux Policiers de gérer cette question.
La question que l’on se pose alors est de savoir pourquoi la Gendarmerie et la Police n’arrivent-elles pas à sécuriser la Région de Ségou, en général, et, en particulier, les Chefs lieux des cercles constamment menacés ou victimes d’attaques par surprise? En tout cas, lors du passage de notre équipe, il apparait qu’à bien d’endroits il y avait manque ou déficit d’équipements opérationnels sur tout terrain (véhicules, motos, moyens de communication, appareils bureautiques et consommables,…) et effectifs de personnels suffisants et bien motivés. Bref, l’on est en droit de se demander pourquoi les postes de commandement dans la Région de Ségou restent sous-équipés.
Décidément, l’on est en droit de s’inquiéter ; par ce que le Gouvernement ne semble toujours pas être en mesure de rompre avec la politique du médecin après la mort.
Malgré les menaces très pesantes, nos forces de sécurité, dans ces zones, ne disposent pas réellement des moyens qu’il leur faut pour bien accomplir leur mission.
Là, nous précisons qu’ici on n’évoque la situation des FAMA mais, bien entendu, des forces de sécurité (précisément, la Gendarmerie et la Police) dont les agents doivent eux aussi être équipés à la hauteur de leur mission régalienne et en effectifs suffisants qualifiés et bien motivés.
A Bamako, même si la sécurité n’est pas à 100% assurée, force est d’admettre qu’elle s’est nettement amélioré et cela grâce à l’équipement de la Police, de la Gendarmerie et de la Garde républicaine.
Dans la Région de Ségou, des fois, les Commandants de Gendarmerie et Commissaires de Police prêtent souvent les véhicules avec l’Office du Niger pour mener des patrouilles. Une mésaventure érigée en système depuis très longtemps. Les hiérarchies militaire et sécuritaire sont au courant de cette affaire, mais reste muette. Pourquoi ? La question est posée à qui de droit.
Le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Salif Traoré, doit tout mettre en œuvre pour résoudre ce problème qui n’a que trop duré. Il a, certes, fait beaucoup d’efforts pour équiper les policiers de Bamako en les dotant d’assez de véhicules et des moyens humains suite à la demande des syndicats. Mais qu’il n’oublie pas les Régionaux. Principalement ceux en mission dans les cercles de Ségou et de Mopti.
Aujourd’hui, les terroristes ; bandits armés et djihadistes, ont opté pour l’utilisation des nouvelles technologies. De ce fait, le gouvernement et la hiérarchie militaire et sécuritaire doivent passer à la vitesse supérieure pour contrer ces groupes sanguinaires.
Vu leurs conditions de vie et de travail, on est en droit de croire qu’actuellement les Gendarmes et les Policiers en mission dans les Régions de Ségou et Mopti sont eux-mêmes en insécurité totale. Et finalement, qui des populations ou des gendarmes doivent sécuriser l’autre ?
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