Ecobank, Poste de péage de Sanankoroba, Agence BDM-sa de Banamba. L’ensemble de ces noms rappellent désormais aux Maliens le phénomène d’insécurité ambiante dans laquelle nous vivons. Tous ces endroits ont fait l’objet d’attaques et d’assassinats aussi spectaculaires les uns que les autres. Mais c’est l’attaque devant le siège de l’Ecobank qui la plus spectaculaire tant par son mode opératoire et le moment des faits que la situation géographique de la Banque.
Le plus étonnant aussi c’est qu’avant ces attaques le Ministère de la Sécurité intérieure avait initié plusieurs rencontres avec les médias pour annoncer à la population qu’une « ceinture de sécurité » est déjà de la mise en place autour de la ville de Bamako et ses environs. Des dispositifs qui s’inscrivent dans la droite de la sécurisation du Sommet Afrique-France que le Mali va abriter en janvier 2017. Tour à tour, les Directeurs de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale sont montés au créneau pour confirmer cet état de fait. Face aux hommes de médias, tous ont fait remarquer qu’au plan sécuritaire tel est déjà un acquis. Avec ces « dispositifs sécuritaires», l’on croirait même à la fin des vols de motos marque «Djakarta».
Mais, comme pour narguer le Département et ses dispositifs, les terroristes et les grands bandits ont décidé de multiplier leurs actes criminels à travers des séries d’attentats, d’agressions à main armée, de cambriolages, etc. Ils ont commencé par défaire la « ceinture de sécurité » depuis Sanankoroba, pour, ensuite, pénétrer jusqu’au cœur de Bamako, au pied du monument de l’Indépendance nationale, dans les enceintes de l’Ecobank. Avec de telles actions audacieuses, il fallait revoir automatiquement le système mis en place, en renforçant la nouvelle ceinture de sécurité qui s’est aussitôt avérée facilement pénétrable. Et c’est le jour choisi par le Président de la République pour consacrer du temps à cette question que Banamba aussi a fait l’objet d’une série d’attaques. Banamba, c’est modeste ville située à environ 150 km de Bamako, dans la Région de Koulikoro.
Bien sûr, le Département de sécurité semble vouloir prendre le taureau par les cornes. Mais de quelle manière et par quels moyens matériels, financiers, militaires, humains et tactiques indispensables ? Car, l’Etat pleurniche à longueur qu’il n’a pas les moyens de sa politique.
A partir du petit soir, c’est des fils de pick-up qui se suivent à la queue avec à leur bord pas moins de 12 policiers chacun. Ces pick-up sillonnent la capitale sur ses grandes artères. Il est rare voire impossible de les rencontrer dans les endroits avancés de nos quartiers populeux réputés être des zones criminogènes. Aujourd’hui, ils sont nombreux, les Maliens qui assimilent ces patrouilles à du « bluff » perpétuant l’ancienne pratique. En fait, ces patrouilles qui se font actuellement à travers les principaux quartiers de la ville de Bamako sont synonymes de simples opérations de rackets. Au moment où ces patrouilles sillonnent les grandes artères, les populations sont sous les menaces ou s’interrogent anxieusement sur la fiabilité des dispositifs sécuritaires en vigueur devant permettre de mettre hors d’état de nuire tous les criminels qui, tapis dans l’ombre, sont en train de terroriser nos populations.
Le Fouineur