L’Institut National de Prévoyance Social (INPS) dans l’optique de se débarrasser des agents malpropres et mettre fin aux dysfonctionnements qui le précipitaient dans le gouffre, a ouvert ses portes aux structures compétentes pour un audit interne.
Face à la nécessité de faire preuve de bonne gouvernance au sein de l’INPS qui se trouve confronté à de sérieux problèmes liés à la magouille organisée et à un dysfonctionnement qui ne dit pas son nom, la Direction générale s’est vue dans l’obligation d’instruire à l’Inspection Générale et à la Direction de l’Audit Interne « d’intensifier leurs missions auprès des services techniques, en vue d’une meilleure maîtrise des procédures de liquidation et de paiement des prestations servies ». Cette démarche salutaire de l’INPS, cadre avec les recommandations des missions de contrôles de la CIPRES et du cabinet d’expertise comptable DIARRA relatives à l’audit général de l’Institut.
Un communiqué récemment rendu public par la Directrice générale pour la circonstance, explique que conformément aux programmes d’activités 2020 et 2021, la Direction de l’Audit Interne a entrepris des missions d’audit des procédures de traitement, liquidation et paiement des prestations (pensions, prestations familiales et accidents du travail et maladies professionnelles, entre autres), tandis que l’Inspection Générale, en plus d’autres types de contrôle, a effectué des contrôles relatifs aux paiements des pensions liquidées sur les exercices allant de 2014 à 2020.
« Les conclusions des différents rapports font état de constats de dysfonctionnements, d’insuffisances, voire de malversations qui se sont traduits par des paiements d’indus obtenus par la modification du montant de base de la pension. La technique de fraude consiste à ajouter des chiffres avant, au milieu ou à la fin du montant de base de la pension initiale. Ce qui a pour conséquence de démultiplier le montant des pensions en question, d’où des taux d’augmentation variant entre 8,27% et 8777,73% », révèle la Directrice qui ajoute que « du premier rapport de l’Inspection Générale sur le contrôle des pensions liquidées en 2014, il ressort des paiements indus pour 16 pensionnés d’un montant de 126 323 096 FCFA. Quant au deuxième rapport, il révèle 109 pensionnés ayant bénéficié de paiements indus de 758 675 532 FCFA dont 59 972 875 FCFA occasionnes par les défaillances du système informatique se rapportant à 41 pensionnés et 698 702 647 FCFA d’origine frauduleuse en faveur de 61 pensionnés ».
Toujours dans son communiqué, la Directrice révèle que le rapport de la Direction de l’Audit Interne relatif au second rapport de l’Inspection Générale fait ressortir des rappels injustifiés de montants de 35 369 849 FCFA. « À titre de mesures conservatoires, tous les paiements relatifs aux dossiers concernés ont été suspendus en attendant la suite des investigations. Les agents responsables de ces modifications ont été identifiés et ont reçu des lettres d’explication. Et ceux impliqués dans des cas de détournements de pension, dont les montants sont virés dans leur compte bancaire et non celui du pensionné, les investigations se poursuivent pour identifier d’autres types d’irrégularités », a-t-elle précisé.
Et la Directrice de conclure que ces cas n’étant pas exhaustifs, les investigations se poursuivent au niveau des structures de contrôle pour identifier d’autres types d’irrégularités.
Adama Coulibaly LE NOUVEAU REVEIL