Une école pour les pauvres, pour les moins pauvres, les maliens moyens et pour finir les plus nantis. En réalité, au Mali, à chaque catégorie sociale son école. Au plan scolaire, le fossé est nettement visible entre les Maliens selon qu’ils soient pauvres, moins pauvres, un peu riches ou nantis. Le constant est palpable, il suffit de faire le tour des différentes écoles.
Les fils à Papa étudient dans les établissements comme Kodonso, Kalanso, les établissements Maarif (ex Collège Horizon), l’Ecole Liberté, les CASTORS, pour ne citer que celles-ci.
Cette catégorie d’écoles est réservée aux plus riches du pays, aux fonctionnaires internationaux, aux grands opérateurs économiques et aux tenants du pouvoir. En effet les frais de scolarité dans ces écoles dépassant tout entendement dans un pays pauvre comme le nôtre, le Mali par ce qu’ils oscillent entre 500.000 et le 1.000.000 de francs CFA.
Ensuite arrive la deuxième catégorie, les écoles, « LES MOTS, Mama Thiam », « LA LANTERNE »,… Dans ces écoles, les frais de scolarité sont entre 25.000 et 35.000 francs CFA pour le Fondamental et de 50.000 à 100.000 francs CFA pour le Secondaire. Ces établissements où le niveau des élèves est assez bon sont souvent envahis par les enfants des fonctionnaires moyens et autres familles plus ou moins aisées.
La troisième catégorie constitue les établissements privés de fortune exclusivement réservés aux enfants des pauvres où les frais de scolarité sont compris entre 1000 et 2000 francs pour le premier cycle et de 2500 à 4000 francs pour le second cycle. Ces écoles se trouvent dans les endroits où il n’y a pas de tout d’écoles publiques ; c’est-à-dire, dans les quartiers périphériques très excentrés. Les enseignants de ces établissements viennent de tout bord, de formations improbables. Eux, donnent les cours en raison de 25.000 francs CFA par mois (moins du SMIG malien fixé à 40.000 francs CFA).
La 4e et dernière catégorie est composée d’établissements publics où il n’y a pratiquement pas d’enseignants. Donc, pas de cours, où les effectifs sont pléthoriques dans les classes ; les enseignants désertent leurs cours ordinaires au profit des écoles privées ou pour donner des cours privés à domiciles.
Tout compte fait, la majorité des enfants n’ont pas les études appropriées dont ils ont droit, pour la simple raison que leurs parents n’ont pas les moyens de payer des frais exorbitant que les « riches » déboursent pour avoir les études de qualité pour leurs mômes. Mais paradoxalement l’Etat dépense quand même des milliards dans l’éducation nationale.
Abdoulaye Faman Coulibaly : LE COMBAT