C’est seulement trois jours après le passage des bulldozers d’Ami Kane que des pierres pour la construction ont été déposées sur ce terrain en Commune II du district de Bamako. La situation fait désormais l’objet d’une vive tension, non pas seulement du côté des déguerpis, mais aussi de la part de la jeunesse voisine qui s’oppose catégoriquement à la construction de cet espace.
Il s’agit d’un terrain qui se trouve derrière le champ hippique de Bamako à l’Est après un goudron. Les lieux étaient auparavant occupés en partie par des garagistes et des soudeurs qui se sont vus déguerpis en fin juillet par l’opération Ami Kane. Seulement trois jours après le déguerpissement, a-t-on appris, des camions-bennes sont venus verser des pierres pour la construction dudit terrain, au moment même où les bulldozers n’avaient pas encore fini de ramasser les déchets et nettoyer les lieux.
En clair, l’espace fait l’objet d’un titre foncier (T.F) et son propriétaire aurait toujours demandé aux occupants de déloger pour qu’il puisse le construire et mettre les lieux en valeur. Chose que les occupants avaient encore refusée. Et l’opération Ami Kane est intervenue.
Un espace déguerpi par l’État doit-il encore faire l’objet de projet de construction ? C’est cette question qui fait polémique. Et ce qui met plus en colère les déguerpis, l’on y murmure que l’espace appartient à un très proche du pouvoir qui a profité de l’opération Ami Kane pour les déloger.
Courant semaine dernière, lors d’une réunion sur les lieux déguerpis, un responsable de la mairie de la Commune II a indiqué qu’il a été notifié « à celui qui a déposé les pierres » d’arrêter immédiatement tout projet de construction. Pour les déguerpis qui demande un lieu de recasement à la mairie, cette « interdiction de construire » a juste été notifiée pour que le calme reviennent !
De toute façon les jeunes riverains sont prêts à démolir les premières briques de cette future construction, nous a indiqué une source sûre !
- Samaké LA SIRENE | lecombat.info