Mohamed Sidibé, Vice-président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), a animé une conférence de presse avec pour thème : les Maliens établis à l’extérieur face aux enjeux de la transition. C’était vendredi 23 octobre 2020, au siège dudit conseil à Niamakoro Cité UNICEF, en présence de M. Mamadou Secrétaire exécutif ; de Mme Diarra Mariam Savané de la Cellule du Gabon, M. Hamidou Traoré de la Cellule de France.
Créé le 11 Novembre 1991 à Bamako (Mali), le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) est une association reconnue d’utilité publique par décret n°09-5946PR-M du 3 novembre 2009, créé sur recommandation de la Conférence nationale de 1991.
Au cours de son intervention, M Mohamed Sidibé, Vice-président du HCME, a affirmé que : « suite aux revendications sociopolitiques conduites par le M5-RFP, le Mali vit depuis le 18 août 2020 une transition militaire, d’abord assurée par le CNSP, puis par un Gouvernement de Transition mis en place sur la base d’une Charte nationale après let négociations avec la CEDEAO. En tant qu’association reconnue d’utilité publique, le HCME a le statut de représentant officiel des Maliens établis à l’extérieur et d’interlocuteur des pouvoirs publics, représentant les Maliens de l’extérieur au sein des institutions ».
Il a évoqué que le HCME tient régulièrement ses assises dans les délais statutaires, cependant, à cause de la pandémie du Coronavirus, il a dû reporter la réunion de son Conseil d’administration qui devait se tenir en avril et celle de la Conférence au mois d’août 2020.
« Ce report est justifié par un cas de force majeure à l’échelle planétaire et il ne saurait rendre le Bureau actuel du HCME illégal, d’autant plus que tous les participants ainsi que les autorités maliennes ont été informés dans les délais requis », contrairement aux allégations qui font état de la fin du mandat du bureau actuel et l’exercice par celui-ci dans l’illégalité.
« Au haut conseil, nous voulons la présence du président Sylla pour plusieurs raisons, il se bat auprès des autorités, pose le problème des Maliens de l’extérieur pour trouver des solutions, en plus il est le principal bailleur de fonds du HCME. On est président des Maliens de l’extérieur par patriotisme et non par intérêt. Le HCME reçoit 30 millions par an comme subvention de l’État, alors qu’il dépense plus de 350 à 400 millions par an, a-t-il laissé entendre.
Il a souligné que : dès que la situation reviendra à la normale, les convocations seront renouvelées et les assises se tiendront.
Il a précisé que les membres du HCME ne sont pas au Mali pour communiquer tous les jours, ils sont dans leurs pays d’accueil, la permanence est un bureau de liaison : « pour nous les choses se jouent sur le terrain, on est là pour contribuer et le HCME est à la tête”.
Il a noté que compte tenu de la décentralisation, son souhait est qu’on tienne compte dans la représentation de cette collectivité. Les Maliens de l’extérieur sont sous forme de région éparpillée, aussi, il est la société civile des Maliens de l’extérieur.
De poursuivre : « nous sommes à l’extérieur, mais quand le pays a besoin de nous, nous répondons, lors de l’effort de guerre, nous avons réuni 1 080 000 000 FCFA pour aider l’armée nationale et soutenir les populations du nord en détresse. Nous intervenons chaque fois qu’il y a des catastrophes, contribuons positivement au développement, en construisant des écoles, des usines. Une contribution estimée à 600 ou 700 milliards pour aider au développement, et tout malien de l’extérieur est avant tout un bailleur de fonds pour sa famille, sa région et son pays. C’est la raison pour laquelle nous demandons d’être considérés comme collectivité territoriale.
Dans la gestion de la transition, il dira qu: “ en tant qu’acteur incontournable dans la gestion du pays, le HCME, a dans le cadre de sa mission participé du 10 au 12 septembre 2020 à la Concertation nationale sur la Transition
Selon ses dires ; une quinzaine de pays étaient présents malgré les restrictions imposées par le Covid 19, dont le Président Habib Sylla, sous la conduite de la délégation du HCME au cours des trois jours. Les principales préoccupations du HCME ont été prises en compte aussi bien dans la feuille de route que dans la Charte de la transition.
Il s’agit de la terminologie figurant déjà dans la constitution, à savoir : les Maliens établis à l’extérieur au lieu de diaspora, la présence effective des Maliens établis à l’extérieur au sein du Conseil national de transition (CNT), qui est appelé à être l’organe législatif de la Transition chargé d’examiner les réformes
À l’en croire, le HCME entend y représenter l’ensemble des maliens établis à l’extérieur, pour rester un acteur majeur des changements dont le pays a besoin dans tous les domaines, et pour que soit prise en compte la dimension Migration et Développement.
Ainsi, sa lutte sera traduite par l’obtention de la création d’une collectivité publique dédiée aux Maliens de l’extérieur. Ce qui couronnera, non seulement la lutte, mais aussi, permettra sa représentation plus équitable au sein des institutions.
Par ces premiers résultats, le HCME entend y représenter l’ensemble des Maliens établis à l’extérieur pour rester un acteur majeur des changements dont le pays a besoin dans tous les domaines pour que soit prise en compte la dimension Migration et Development dans toutes les politiques au Mali.
Pour le problème de la carte NINA qui est un document administratif relevant du gouvernement, il dira que : « nous nous sommes toujours battus auprès des autorités de tutelle pour que les maliens puissent obtenir ces documents qui sont obligatoires, beaucoup de promesses ont été faites, les choses ont évoluées avec la délégation générale, mais on n’a toujours pas un résultat probant”.
Vu la dispersion des Maliens dans les pays d’accueil, la machine est installée à l’ambassade, et il est dit que le HCME n’a pas droit de le déplacer.
« Le gouvernement n’a jamais pris des dispositions pour que tous les Maliens rentrent en possession de cette carte. Nous avons rencontré tous les ministres en charge de la délivrance y compris, le dernier ministre de l’Administration Territoriale et nous comptons rencontrer celui mis en place par la transition, parce que nous avons besoin de ce document, pour avoir un passeport pour une carte de séjour, afin d’exercer librement notre profession », a-t-il conclu.
Aïssétou Cissé