Avalanche d’audiences au Ministère de la Défense et des anciens Combattants depuis le renversement du pouvoir d’Ibrahim Boubacar Kéita, le 18 août 2020. Après une semaine, la junte enregistre plusieurs audiences particulièrement des diplomates présents au Mali.
Trois jours après le Coup d’État, les militaires sont devenus visiblement les stars du Mali à l’heure ou la page d’IBK est définitivement fermée. Si les chefs d’État de la CEDEAO jouent toujours leur crédibilité dans cette crise qui a fini par emporter leur collègue, ce n’est plus la position des autres diplomates en poste dans le pays. Depuis le troisième jour après le renversement du régime en place, le diplomate Russe était avec une délégation chez la junte pour discuter de la coopération. Après la Russie, c’est autour de la France avec son diplomate, Joël Meyer qui a rencontré la junte. À l’occasion, l’Ambassadeur Français a présenté le nouveau patron de Barkhane au Mali.
L’Ambassadeur de l’Algérie a aussi rencontré les militaires. Mais avant-hier, c’était un défilé des diplomates au ministère de la Défense. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSMA au Mali, Mahamat Annadif, les Ambassadeurs de l’Italie, des États-Unis et une délégation du G5-Sahel ont été reçus par la junte hier selon la page officiel du CNSP. Ces différentes rencontres visent à établir les liens avec les nouveaux gestionnaires du pays.
Cependant, tous ces pays ont condamné le coup de force et demandent à ce que le pouvoir soit remis aux civils pour une transition. Pendant que la CEDEAO se démerde pour circonscrire la transition, les autres pays, notamment européens dits partenaires techniques et financiers sont entrain de rétablir les liens avec le nouvel homme fort du Mali, le Colonel Assimi Goïta.
Ces rencontres loin de toutes surprises déchiffrent un message fort pour dire que la page d’IBK est complètement fermée et qu’il faut se repositionner pour défendre leur intérêt et rien d’autre. Même si, ces puissances aujourd’hui interviennent au Mali, la géoponique et le positionnement avec en ligne de mire la défense des intérêts restent le premier élément qui pousse ces diplomates vers le CNSP. Que la CEDEAO parle de ses protocoles et machins, les grandes puissances n’ont plus cela en tête, mais leurs préoccupations; c’est comment arriver à obtenir la confiance des nouveaux dirigeants du pays. La junte, que certains, notamment les présidents africains confèrent comme une “peste’’ à éviter par tous les moyens au risque d’une contamination de la sous-région est aux yeux des diplomates européens et américains comme la belle fille derrière laquelle l’on court. En tout cas, l’avenir nous dira si la CEDEAO ne risque pas d’être surprise dans sa démarche singulière.
Bourama Kéïta