Malgré les stratégies de croc-en-jambe et les tentatives de sabotage des pions du Gouvernement à partir de certaines sections syndicales affiliées à l’UNTM même, la grève des 3 jours (soit 72 Heures) déclenchée par la plus grande centrale syndicale du pays a été une réussite.
Ç’a été fait et ce fut une réussite totale. L’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a fait observer, les 9 ,10 et 11 derniers, trois jours de grève sur toute l’étendue du territoire national. Cela, suite à l’échec des négociations entamées avec le Gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie et de travail dans tous les services et entreprises publics et privés de notre pays. Une grève largement pour ne pas dire à 100% suivie malgré toutes les tentatives de « diviser pour mieux régner » envisagées par le Gouvernement pour faire saboter à tout prix le mouvement. Cela, à travers des acolytes au sein de certaines organisations syndicales. Cette grève survenue à la suite de l’échec des négociations du lundi 7 janvier dernier sur fond de formalisme. Selon la déclaration de l’UNTM rendue publique le même jour, le Gouvernement n’avait aucune volonté d’éviter les trois jours de grève. «Le Gouvernement, en ouvrant les discussions seulement le lundi 7 janvier 2019, à 15H, n’entendait pas négocier. Mais de dilatoire en dilatoire, ces discussions ont trainé en longueur, sans aborder l’essentiel des revendications », avait écrit le Secrétaire Général du Bureau Exécutif de l’UNTM, Yacouba Katilé. Toute chose que le Gouvernement, suivant du pseudo stratège malien, Soumeylou Boubèye Maïga, l’Homme à tous les problèmes que connait actuellement notre pays, aurait dû contrer afin que les activités ne soient pas paralysées au lieu de parler de fermeté dans l’irresponsabilité gratuite.
En effet, le mercredi matin, premier jour de la grève, toutes les activités avaient été paralysées à travers la ville de Bamako. Les secteurs formels et informels, tous ont répondu « Oui » au mot d’ordre de l’UNTM. Sur les grandes artères de Bamako, notamment à Djélibougou, on apercevait quelques femmes qui marchaient à pied le long de la route jusqu’au Grand Marché ; car, disent-elles, presque toutes les Sotrama avaient disparu de la circulation. «Le seul choix qui nous reste, c’est d’emprunter quelques rares motos taxis en circulation et qui sont soit risqués ou chers. Vraiment, les autorités maliennes doivent savoir que nous avons souffert et que nous continuons à souffrir dans ce pays», nous a confié une dame d’une cinquantaine d’années en tenue de marchande avec son sac sur la tête. Un peu plus loin, c’est un groupe d’hommes assis au tour d’une théière en train d’échanger sur l’actualité brûlante du pays. «Moi cas même, je ne sais pas quelle année nos Dirigeants feront du sérieux pour le développement de ce pays. Aucune amélioration. Au contraire, c’est la galère qui s’installe partout », a fustigé un d’entre eux avant de brandir l’assiette de thé qui n’a eu que quelques secondes pour se voir vidée des deux verres à peine presque remplis. «Tu as tout dit mon frère. Le Gouvernement actuel ne se soucie guère de nous qui sommes les payeurs d’impôt qui assure leurs finances. Durant ces trois jours, pas de transport encore moins de recettes pour moi. Nous voulons juste une amélioration des conditions de vie et de travail et le Gouvernement n’a pu rien rassuré de concret», a répondu un Homme. Il était tenu à côté du groupe qui déplore à l’unanimité de la mauvaise foi et de l’incompétence de l’équipe gouvernementale de SBM en place de relever le défi d’ordre social et sécuritaire.
Au grand marché de Bamako, c’étaient des jeunes motocyclistes arrêtés sur le long des routes qui assuraient le transport collectif. «Les conducteurs de Sotrama sont aussi en grève .C’est pour cela que j’ai laissé mes affaires afin d’accompagner ma mère ici. C’était une grève à éviter cas même», nous a relaté un jeune de près d’une trentaine d’années non loin de l’Assemblée Nationale.
Rappelons que l’UNTM a 12 points de revendication dont l’extinction du protocole d’accord de 2014; la lutte contre la cherté de la vie ; l’octroi d’une nouvelle grille indiciaire dans la Fonction publique ; l’amélioration des grilles salariales; l’établissement de l’égalité des âges de départ à la retraite dans la Fonction publique et le Secteur privé, ce à partir de janvier 2019 ; la relance du chemin des fers et l’adoption d’une politique de recrutement massif des jeunes. Des revendications dont la Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Mme Diarra Racky Talla, aurait qualifié de dépasser ; car, selon une information relayée sur les réseaux sociaux, elle aurait avoué que le Gouvernement ne peut pas assurer toutes ces revendications et «Même en période normale».
Faut-il s’attendre, alors, à une grève illimitée ?
Le temps nous en dira plus…
Seydou Konaté : LE COMBAT