Le camp des Gardes de la VIIIe Région est occupé par des personnes se réclamant de l’Azawad. À ce titre, elles ont transformé le camp en centre de commerce et domiciles fixes. Ces individus ont profité de la crise de 2012, qui a vu l’occupation de cette ville par le Mouvement Nationale de Libération de l’Azawad (MNLA), pour prendre place dans le camp des gardes. Aujourd’hui, cet endroit est transformé en boutiques, magasins et logements privés. Pour eux, les Hommes en tenue sont rentrés au Mali et ne retourneront plus dans cette ville.
Selon des concitoyens qui ont eu la chance de séjourner récemment dans la ville de Kidal, la première chose qui frappe le visiteur de cette ville c’est l’inexistence totale de l’Etat malien. Malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, à travers lequel document la CMA s’engage à reconnaître l’Etat malien, c’est-à-dire l’intégrité du territoire national du Mali, le visiteur n’apercevra aucun symbole de l’Etat malien. Sur tous les bâtiments flottent les couleurs de l’Azawad. Lorsque vous croisez une personne qui s’aperçoit que vous êtes un Étranger dans la ville, elle crie à haute et intelligible voix: «Vive l’Azaouad !!!».
L’espoir qui est né avec le retour du Gouverneur est incertain. Surtout que la sécurité de ce dernier est assurée uniquement par des Hommes de la CMA. Encore surprenant, sur le bâtiment qu’il occupe, il n’y a pas les couleurs du Mali. Cependant en circulant dans la ville, il est difficile de croiser un Homme armé. Les seuls porteurs d’armes sont ceux de la CMA présents aux postes de contrôle armes en mains.
Pour arriver à la signature de l’Accord de paix, les pourparlers inclusifs inter-maliens, avec plusieurs parties prenantes, ont eu lieu à Alger sous la médiation internationale conduite par l’Algérie. Les parties prenantes maliennes étaient : le Gouvernement, la Plateforme (regroupant les FPR, GATIA, MAA-loyaliste, FPR 3 et MPA) et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (regroupant le MNLA, HCUA, CPA, CPA 2 et FPR 2).
Concernant la Communauté internationale, il y avait la France, les Etats-Unis d’Amérique, l’ONU/MINUSMA, l’UA, la CEDEAO, l’UE, l’OCI, le Niger, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Nigéria. Le 01 mars 2015 a eu lieu, à Alger le premier paraphe par la partie gouvernementale et la Plateforme du projet d’Accord d’Alger pour la paix et pour la réconciliation nationale au Mali. Le 14 mai 2015, la coordination a aussi paraphé ce projet d’Accord. Il y a eu la Résolution 2074 portant interdiction de voyager et gel des avoirs de toute personne ou entité qui prennent part à des hostilités ou en violant la teneur de cet Accord, ou qui ferait obstacle à la mise en œuvre de l’Accord ou, enfin, qui ferait obstacle à l’acheminement des aides humanitaires. Mais, jusqu’au jour d’aujourd’hui, la CMA continue de faire obstacle à l’application effective de cet fameux accord d’Alger et, cela, au su et au vu de toute la Communauté internationale et impunément aussi.
Donc, à quand la paix promise ?
Mahamadou Yattara : LE COMBAT