Les populations de la cité des Askia accusent la force Barkhane d’avoir causé des dégâts par la destruction des engins explosifs dans leur ville. Selon des manifestants, les bruits desdites détonations sont de plus en plus insupportables et deviennent un véritable problème de santé publique.
Le jeudi dernier, les populations de Gao ont laissé exploser leur colère dans les rues en accusant la force Barkhane. Pour le Président du Conseil local des Jeunes, « ces détonations constituent pour la population un véritable problème de santé publique : troubles de sommeil, traumatisme, psychose, avortement, etc. À ceux-ci s’ajoutent les fissures des habitations». Des habitations, tenez-vous bien, quasiment toutes construites en banco.
Les manifestants ont ensuite remis une déclaration au Gouverneur de la Région, le Colonel Major Siaka Samaké. Un fameux document intitulé «Déclaration des populations de Gao». Après avoir reçu les manifestants, le Gouverneur a rassuré que des décisions seront envisagées à cet effet.
En revanche, pour certains manifestants, s’il y a lieu d’accuser la France, ce serait sa partialité au profit de la Coordination des mouvements de l’Azaouad (CMA) qui n’aspire qu’à la partition du pays.
En tout état de cause, ces populations sont loin des lieux où les forces françaises sont accueillies en sauveur avec l’opération Serval ayant mis fin à l’avancée des djihadistes qui avaient occupé tout le Nord et qui progressaient vers la capitale.
À Kidal aussi ce sont les mêmes accusations par les populations qui manifestent régulièrement contre Barkhane et la MINUSMA dont, selon elles, les interventions portent des préjudices sur les constructions.
Les Gaois condamnent les enlèvements de véhicules, les vols et braquages avant de demander aux autorités nationales et à la communauté internationale d’activer le processus de paix et d’assurer leur sécurité. Pour les populations de Gao et de Kidal, les forces françaises et de la MINUSMA ne sont pas à la hauteur de leurs missions. Donc, elles réclament haut et fort leur départ en scandant «A bas barkhane! A bas la MINUSMA!.Retournez chez vous ». N’est ce pas là de preuves d’ingratitudes à l’endroit d’un sauveur ?
Mahamadou Yattara : LE COMBAT