L’Union Européenne a décidé d’envoyer une équipe d’Experts en stabilisation et réconciliation sur le sol malien notamment dans les Régions de Mopti et Ségou. Cette décision, intervient au lendemain de la manifestation faite le jeudi dernier devant l’Ambassade de France à Bamako. Elle a permis de constituer une retombée de l’alerte faite à l’endroit de la France sur la situation sécuritaire de notre pays. A l’image, donc, des agitations sociopolitiques ayant entrainé le report sine die du projet de révision constitutionnelle dans notre pays, ce dernier mouvement d’humeur en date qui, plus, est anti-français, aura eu le mérite d’ébranler des consciences.
«La France dehors» ! «Non au silence coupable de la France» ou encore «Nous avons enfin compris : la France et Barkhane, on en a marre ! », ont scandé, le jeudi dernier, de nombreux Maliens se réclamant du mouvement ‘’Waati serra’’ pour ainsi s’insurger contre le rôle des sapeurs-pompiers que joue l’Hexagone dans le Nord du Mali depuis le début de sa crise. Sur la scène de ce théâtre, ici à l’Ambassade de France à Bamako, on a beau feindre de se montrer indifférent vis-à-vis des messages affichés sur les pancartes et scandés par les manifestants ; mais les tractations faites au-delà de nos frontières, lesquelles tractations ont fini par déboucher sur cette décision de l’UE, montrent à suffisance que la manif. de ‘’Waati serra’’ n’est pas restée lettre morte.
Dans la foulée, en effet, le Conseil de l’Union Européenne a adopté une décision autorisant une action de stabilisation dans les Régions du Centre du Mali, dans les Gouvernorats de Mopti et de Ségou. Le but de la manœuvre de l’UE est de stabiliser ces parties du pays en proie à des attaques de tous genres.
«L’objectif premier de l’action est de contribuer à consolider et de soutenir la démocratie, l’État de Droit, les Droits humains et l’égalité des sexes, en renforçant la gouvernance générale dans ces Régions au profit des populations locales», a indiqué un Communiqué de l’institution européenne partenaire de premier plan de l’Etat malien.
Pour mettre en pratique cette mesure, «l’Union Européenne va déployer une équipe d’Experts pour appuyer les politiques et plans nationaux maliens afin de lutter contre l’insécurité croissante et pour rétablir et développer l’Administration civile dans ces Régions», rapporté dans le même document.
L’Union Européenne, qui promet une aide de 50 millions d’euros pour appuyer financièrement la force commune G5 Sahel, aura pour tâche, dans cette mission précise, «de conseiller les autorités maliennes à Mopti et Ségou sur les questions liées à la gouvernance et de soutenir la planification et la mise en œuvre par les autorités maliennes des activités visant le retour de l’Administration civile et des services de base dans la Région».
Malgré les accords entre les groupes armés dans la Région et les nombreuses promesses de la France, le retour de l’Administration et des forces armées maliennes est loin de se réaliser dans l’état actuel des choses. Nul n’ignore les reports incessants que connaît le retour de l’Administration dans le Centre et le Nord du pays ; notamment, à Kidal où à chaque fois qu’une date est retenue de commun accord entre les parties, la situation sécuritaire explose. La France étant régulièrement pointée du doigt accusateur dans cet imbroglio, l’UE a, donc, décidé de sonner la fin de la récréation.
Son équipe de «stabilisation» qui va bientôt fouler notre sol est composée de 10 personnes et dotée d’un Budget de 3,25 millions d’euros. Pour plus d’efficacité, les Experts Européens travailleront en étroite collaboration avec les autres acteurs internationaux déjà présents dans la Région, en particulier la mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). La mission qui sera coordonnée, depuis Bamako, va durer un an pour la phase opérationnelle initiale.
Katito WADADA : LE COMBAT