vendredi 22 novembre 2024
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FINANCEMENT ET ENTRETIEN DES  ROUTES PAR LES FONDS DES PÉAGES: Le ministre des Transports, Mme Dembélé Madina Sissoko, capitule  

 

Au moment où des mouvements de colère éclatent un peu partout à travers le pays contre la dégradation des routes maliennes, le plan de financement des travaux d’entretien est compromis. L’ancien ministre des Transports, Makan Fily Dabo tablait sur une augmentation des prélèvements sur les péages pour financer leur mise. Mais il s’est buté à une résistance populaire, les Maliens estimant que les fonds des péages doivent être justifiés avant une augmentation des prélèvements.   

 

La page Makan Fily Dabo a été tournée, mais nos concitoyens attendaient beaucoup de son remplaçant,  Mme Dembélé Madina Sissoko, pour réaliser le projet. Celle-ci semble bien craindre ouvrir la bouche sur ce dossier très sensible.

L’actuel ministre des Transports, Mme Dembélé Madina Sissoko, n’a pas relancé le projet des péages. On ne sait toujours pas comment elle envisage de mobiliser des fonds nécessaires à la réhabilitation du réseau routier national globalement dans un état d’abîme très avancé. Le pays dispose d’un linéaire total de 89.024 km de routes dont seulement 6.605 km sont bitumés, avec seulement 2.667 km (40,38 %) en bon état.

Selon des sources crédibles, 2 352,7 km (35,62 %) sont dans un état passable. Pour les réparer régulièrement et mettre le réseau routier à niveau, le Mali a besoin de 80 milliards FCFA par an, à en croire les autorités. Le pays est sur le point de connaître un autre printemps des routes, les jeunes ayant décidé de ne plus se taire. Face à la dégradation des routes, des jeunes sont mobilisés et laissent parfois exprimer leur colère pour renverser la tendance. Ainsi, dans la cité de Koulikoro, la colère de la population ne retombe pas après l’arrestation, le 1er septembre, des jeunes ayant manifesté contre la dégradation du réseau routier. Parmi les personnes arrêtées figure le président de la jeunesse de Koulikoro qui a été même jugé et condamné pour une année de prison.

Une colère contre l’impunité !  

La principale raison de la colère des jeunes à Koulikoro est l’impunité accordée aux entreprises qui construisent les mauvaises routes, lesquelles se dégradent rapidement. Ici, on ne comprend pas que des routes coûtant des milliards aux contribuables soient rapidement dégradées en une seule année. Pire, les responsables de cette mauvaise pratique, surtout les entrepreneurs, ne répondent pas de leurs fautes. Le mouvement de colère pourrait s’étendre à d’autres localités du pays, car c’est tout le Mali qui souffre de la dégradation des routes, que ce soient des routes nationales ou régionales. Pourtant, le tableau présenté par les autorités routières est différent. Selon le gouvernement, en 2020, le Mali a étendu son réseau routier de 338 km de voies bitumées avec la finalisation de 7 projets majeurs, d’un montant total de 288 millions d’Euros.

Les autorités indiquent que le pays veut faire de 2021 l’année d’achèvement des chantiers prioritaires. Mais la mobilisation des financements reste le défi majeur. Malgré les contraintes, le gouvernement indique que sept projets, dont deux ponts pour un linéaire estimé à 338 km, ont été réalisés en 2020.Tous ces travaux ont coûté 189 milliards FCFA (288 millions EUR). Il s’agit notamment de l’aménagement en 2×2 voies de la route Bamako-Koulikoro ; des routes Kangaba-Djoulafoundo, Yanfolila-Kalana, Kayes-Sadiola.

Autre réalisation, c’est la construction du 2e pont de Kayes (et ses voies d’accès) et celui de Kayo (et ses accès) sur le fleuve Niger à Koulikoro. Parmi les projets en cours, il y a une dizaine de routes d’un linéaire total de 270 km, dont l’aménagement en 2×2 de la voie reliant le 3e pont de Bamako à la RN6. Le gouvernement dit avoir investi des moyens conséquents pour l’entretien des voies existantes. Le programme annuel de ces entretiens a, en 2020, porté sur un linéaire total de 15 300 km, dont 5 600 km de routes revêtues, soit 36,7%, et 9 700 km de routes en terre ou 63,3%. Mais le réseau routier malien laisse toujours à désirer. L’actuelle ministre en charge du Transport, Mme Dembélé Madina Sissoko, semble bien se perdre dans sa mission. Elle capitule face au poids des défis.

Zeïd KEÏTA  LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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