vendredi 22 novembre 2024
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EXPLOITATION DE L’OR AU MALI : les mines de Loulo et Gounkoto épinglées par le BVG pour plus de 60 milliards CFA

Le Bureau du Vérificateur général (BVG) a effectué, au titre de l’année 2019, 31 missions de vérification dont 15 vérifications financières ou de conformité, 8 vérifications de performance et 8 vérifications de suivi des recommandations. Ces vérifications ont notamment concerné les domaines du secteur des mines. Ainsi les sociétés minières (or) de Loulo et de Gounkoto sont épinglées dans ce Rapport pour mauvaises pratiques environnementales et surtout financières.

 

«… Il est hors de question pour moi que l’or du Mali ne brille pas pour le Mali.  L’or du Mali brillera aussi pour le Mali. L’or du Mali brillera surtout pour le Mali», a martelé le président de la Transition, Bah N’Daw lors de la remise officielle du rapport annuel 2019 du Bureau du Vérificateur Général, le vendredi 30 octobre 2020.

Sa révolte est d’autant compréhensible que la production industrielle d’or au Mali ne cesse de battre les records, notamment en 2019 quand elle a atteint 65,1 tonnes, soit une progression de 7 % par rapport à 2018. Avec une production annuelle totale de 71 tonnes d’or, notre pays reste le 3e producteur africain derrière l’Afrique du Sud et le Ghana et devant le Soudan qui lui avait ravi sa place. Et le Mali a adopté un plan de développement du secteur minier et pétrolier 2019-2023, pour mieux en tirer profit.

Et il est facile de remettre faire briller l’or du Mali pour tous les Maliens. Il faut par exemple obliger les sociétés minières épinglées par les rapports du Bureau du Vérificateur général à payer à l’Etat ce qu’elles lui doivent et sanctionner pour l’exemple les cadres du pays qui sont leurs complices.

Pour 2019, les irrégularités financières constatées au niveau des mines de Loulo et Gounkoto par le BVG s’élèvent à 60,53 milliards de FCFA. Et cela parce que le Directeur Général de Randgold Resources Limited (RRL) n’a pas retenu l’Impôt sur le Bénéfice Industriel et Commercial (IBIC) sur les prestataires étrangers de GOUNKOTO-SA non couverts par une convention de non double imposition pour un montant de 294,73 millions de F CFA. Pis, le Conseil d’administration (CA) de SOMILO-SA n’a pas autorisé la distribution de dividendes dus à l’État malien pour un montant de 26,21 milliards de FCFA au titre des exercices 2015, 2016 et 2017.

Et le Directeur Financier de RRL a pris en compte, dans les États financiers de SOMILO-SA, des charges d’intérêts d’emprunts non justifiés pour un montant de 2,08 milliards de FCFA. Il s’agit des intérêts de deux emprunts inscrits dans les états financiers aux noms de l’État du Mali et de RRL sans documents justificatifs.

Le Directeur Général de RRL a passé des contrats d’emprunts irréguliers pour le compte de SOMILO-SA. Et le montant des intérêts payés sur ces emprunts irréguliers s’élève à 31,93 milliards de F Cfa…

Des informations transmises par le Vérificateur général au président de la section des comptes de la Cour suprême et au Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kayes chargé du pôle économique et financier.

Nous allons prochainement revenir sur les manquements graves constatés au niveau de ces deux mines par rapport au protocole environnement qui constituent des menaces graves pour non seulement l’environnement, mais aussi pour les populations qu’on fait taire par quelques réalisations socio-économiques insignifiantes aux côtés du profit des sociétés minières !

Hamady Tamba

Djibril Coulibaly

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