L’avènement d’un Mali Koura relevait d’une chimère pour ceux d’entre nous qui connaissent la nature même du Malien. On en rêvait follement ne jurant que sur les bienfaits de son avènement donc de la chute du président Keita. Ce Mali Koura claironné à tout vent n’aura duré que le temps d’une rose, c’est-à-dire la seule soirée du coup d’État du 18 aout.
Le lendemain a déchanté et très vite alors. Saluant le mouvement du 5 juin comme le véritable auteur de la chute du régime, dont eux, les militaires n’ont fait que parachever, les putschistes regroupés en un CNSP, on ne sait pour quelle motivation ou quels conseils externes trouvèrent les moyens de dribbler les vrais auteurs qui pourtant ne cherchaient qu’à travailler avec ces derniers, la main dans la main pour le bonheur des maliens. Le régime ainsi renversé était, semblerait-il, à l’origine de tous les malheurs du pays. Ironie du sort, tout juste après le coup d’État, les putschistes constitués en une junte dont le nombre des composants, soldats ou d’officiers aujourd’hui encore n’est connu de personne. Le modèle achevé du CNRDRE d’Amadou Haya Sanogo auquel participaient certains putschistes du 18 aout. Le CNSP l’organe suprême regroupant l’ensemble des putschistes juste après le forfait c’est-à-dire, l’arrestation du président, choisira son propre chemin, sa propre méthode, l’étalage des ambitions en abandonnant par la ruse, la branche politique qui, a préparé le terrain, affaiblissant sérieusement le régime qui selon eux-mêmes, a permis le parachèvement du travail. Mais la trahison, puisque c’est de cette manière que les actes des putschistes sont qualifiés, viendra à l’occasion des concertations nationales autour de la composition de la liste des participants par catégorie et le quota alloué à chacun notamment au M-5 RFP aussi à la fin des travaux des concertations nationales sanctionnés par des décisions vite rejetées, parce que non conformes à ce qui aurait été dit. Selon les responsables du mouvement politique, les militaires, détenaient une autre résolution autre que celle élaborée par l’ensemble des participants et qu’en conséquence, il y a eu trahison. Depuis plus rien ne marcherait entre des caciques du M5 – RFP et le CNSP. Une tendance ayant fait défection en rejoignant simplement les militaires basés à Kati. Les Maliens de la société civile, des syndicats des partis politiques et autres jusqu’ici sensibles aux militaires, vouant aux gémonies les politiques, finiront après coup par se rendre à l’évidence, pointant un peu partout et à l’unisson, des doigts accusateurs en direction de la ville garnison, donc des militaires. Puis viendra la nomination d’un Premier ministre, d’un gouvernement et enfin du Conseil national de transition. Et c’est à ce niveau que la cassure définitive interviendra. Et rien ne serait plus jamais comme avant. De Mali Koura il n’en sera jamais. Pas tant que ce sont ces militaires qui dirigent le pays. Des responsables beaucoup plus préoccupés par leur bien être que celui des populations.
Kamaye Kondo