Pourtant, fabriqué en matière première obtenue souvent gratuitement ou à des prix accessibles, l’engrais organique reste cher pour les petits paysans maliens. Contrainte de laquelle découlent certaines pratiques inadaptées.
Si les matières premières pour fabriquer l’engrais organique peuvent être accessibles, cependant, le coût de production peut être prohibitif pour de nombreux producteurs. Il reste alors l’option de ceux fabriqués dans les usines, dont la qualité put être contrôlée, mais qui est tout aussi chère pour le paysan moyen. Avec le sac de 50 kg à 8000 francs CFA, ceci reste peu accessible à un petit paysan malien. Surtout que ce type d’engrais n’est pas encore subventionné au niveau de l’engrais conventionnel. « Pas ou mal formés sur la technique d’élaboration de cet engrais, nombreux sont les paysans qui se contentent de ramasser les ordures composées en grande partie de sable, ce qui ne garantit pas du tout la qualité », explique un encadreur agricole de la place.
En effet, il n’est pas rare de voir des champs, en particulier dans les périphéries de nos centres urbains comme Bamako, amendés avec des ordures et déchets humains. Et, cela, sans aucun traitement avant de le mettre dans les champs ou jardins, avec des risques et pour les consommateurs et pour les producteurs eux-mêmes. En revanche, les matières premières des engrais fabriqués par les unités industrielles proviennent de diverses activités comme l’Agriculture, l’Elevage ou la Pêche et sont élaborées selon les normes en vigueur.
Toutefois, l’adhésion aux engrais organiques passe aussi par un changement d’habitudes de la part des paysans qui ont encore du mal à s’adapter aux réalités de la modernité. Selon Birama Tangara de la Direction régionale de l’Agriculture de Bamako, c’est ce qui peut prendre beaucoup de temps.
Zénébou Maïga : LE COMBAT