Les élections communales prévues pour le 20 novembre 2016 (annoncées au Conseil des Ministres du mercredi 10 août), suscitent une grande préoccupation et des questionnements. Au moment où les combats s’intensifient à Kidal, et la menace terroriste qui plane sur Bamako chaque jour, les autorités maliennes sont-elles en mesure d’organiser ces élections sur toute l’étendue du territoire national? Ou c’est tout simplement une façon pour elles de contrecarrer les autorités intérimaires dont le calendrier d’installation est connu.
La date du 20 novembre 2016 est la dernière arrêtée par le Gouvernement de la République du Mali pour l’organisation des élections municipales déjà reportées à maintes reprises. C’est donc dans trois mois que les Maliens se rendront aux urnes pour le choix de leurs nouveaux maires et, ce, sept ans après les derniers scrutins municipaux.
L’annonce de cette date a été faite à l’issue du Conseil des Ministres du mercredi 10 août 2016. Sous la direction du Président Ibrahim Boubacar Kéïta, ce Conseil a adopté un projet de décret portant «convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale à l’occasion de l’élection des conseillers communaux».
D’après le communiqué issu de ce Conseil des Ministres, le collège électoral est convoqué le dimanche 20 novembre 2016 sur toute l’étendue du territoire national pour procéder à l’élection des conseillers communaux. «La campagne électorale doit s’ouvrir le 4 novembre et prendre fin le 18 novembre», a poursuivi le communiqué.
Les conseillers communaux disposant d’un mandat de cinq ans, selon la Constitution de notre pays, ces scrutins auraient dû se tenir depuis courant 2014 puisque les derniers que le Mali a connu remontent en 2009. Mais, pour des raisons d’ordre politico-sécuritaire, ils ont été repoussés à plusieurs reprises pour finir par lasser certains quartiers généraux de partis politiques dans leur ambition d’assouvir leur soif de gestion des affaires communales. Crise du Nord et instabilité politique faisant, les conseillers municipaux, actuellement en exercice, auront battu le record de longévité dans l’Histoire des municipalités maliennes.
Rappelons qu’avant la fixation de ce dernier rendez-vous en date, ces municipales avaient été envisagées pour le 25 septembre, selon un projet de calendrier communiqué récemment par les autorités et la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA).
Ce programme indicatif mentionnait également la tenue d’un référendum constitutionnel le 27 novembre, des élections régionales et locales au cours du premier trimestre de 2017, ainsi que la Présidentielle en juillet 2018 et des législatives quatre mois plus tard. Le Conseil des Ministres, avant de fixer la date du 20 novembre, ne, malheureusement, pas avoir fait cas de ces autres agendas. Dieu seul sait, alors, si l’ultime report fait désormais partie du passé.
Katito WADADA : LE COMBAT