Les Maliens ont voté les 29 mars et 19 avril 2020 pour élire leurs députés à l’hémicycle. Ces élections se sont déroulées dans un contexte socio-sanitaire précaire lié à la pandémie de Covid19. Après ce second, nous nous sommes attelés à disséquer le point de vue des uns des autres. Qu’est-ce que pensent les Maliens de ces tours des législatives ?
Le vote des deux (02) dimanches, c’est-à-dire, les 29 mars et 19 avril dernier ont soulevé de nombreuses réactions et d’appels au boycott. Plusieurs associations et partis politiques avaient demandé à maintes reprises son report. Cela étant, les insistances, les autorités du pays ont maintenu coûte que coûte le délai. Une élection qui avait été reportée à deux (02) reprises depuis les élections présidentielles de 2018, ces deux (02) tours se sont tenus en effet, dans un contexte de crise sanitaire planétaire liée au Covid19. Malgré les risques de contagion, certains électeurs ont tenu à accomplir le devoir citoyen. Même si le taux de participation au second tour a connu une baisse considérable, comparé à celui du premier tour, 16% contre 35, 58%. À l’exemple d’un de nos interlocuteurs, électeur en commune III du district de Bamako au centre de vote de N’tomikorobougou qui dit que le vote est une obligation pour tout bon citoyen, peu importe le contexte ou la manière avec laquelle se déroule le scrutin, c’est un devoir citoyen qui donne la possibilité à chaque Malien de dire son mot dans des questions concernant le pays. En effet, cette élection des députés comble un vide, remplie ou met en ordre une irrégularité constitutionnelle depuis les élections présidentielles en 2018. Car, à titre de rappel, cette élection a été reportée deux (02) fois pour des raisons qui ne sont cachées de personne, la situation sécuritaire laissait à désirer, des attaques et des pertes en vie humaine donnaient du fil à retordre au peuple. Quand les uns font des élections un devoir civique, d’autres en revanche, pensent que ces législatives ne devraient pas se tenir : « Moi, je n’ai pas apprécié la tenue des élections, vu que le pays traverse une crise sécuritaire et surtout sanitaire, » a déclaré Modibo Ibrahima Kanfo, écrivain et auteur du recueil intitulé « Au-delà de l’apparence ». Néanmoins, plusieurs cadors de l’ancienne Assemblée nationale sont pris à la gorge ou seraient déjà battus, signant la fin d’une ère. C’est le cas de Dr Oumar Mariko à Kolondièba piétiné par l’alliance RPM/URD, Sidiki Nfa et son compère Daouda Moussa Koné, mettent au chaos le candidat de SADI. Même si à Bamako, le parti présidentiel perd le terrain dans IV communes parmi les VI.
Moriba DIAWARA