lundi 2 décembre 2024
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ELECTION DE MACRON EN FRANCE : Une leçon à tirer pour les obsédés du pouvoir au Mali

Ils étaient onze à se lancer dans la course à l’Elysée. C’est le plus jeune qui gagne au finish le fauteuil présidentiel français. Si beaucoup d’observateurs pensent que ce sont les 39 ans d’Emmanuel Macron qui l’ont fait président de la France, il faut néanmoins reconnaître que l’homme a d’autres qualités qui doivent désormais servir de leçon à tous ces hommes envieux de pouvoir démocratique à travers le monde. Au Mali, ces qualités manquent en partie aux hommes politiques qui nourrissent de fortes ambitions présidentielles.

En 2013 au Mali, ils étaient quatre jeunes à se porter candidats à l’élection présidentielle. Parmi eux, Moussa Mara, qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages a été sorti au 1er tour avec 1,6 %. A l’époque il n’avait que 38 ans (né en 1975). Malgré leur jeune âge, Moussa Mara et ses semblables n’ont pas pu convaincre la population à adhérer à leur cause. Qu’a donc marché chez Emmanuel Macron et qui manque aux autres jeunes politiques du monde.
Pour n’avoir occupé aucun mandat électif par le passé, toute la carrière politique d’Emmanuel Macaron se résume à ces cinq dernières années. Evoluant dans les milieux bancaires, c’est le 15 mai 2012 que le désormais plus jeune président de la République française fit son entrée dans la vie politique en tant que secrétaire général adjoint de la présidence de la République, chargé du pôle économique et financier.
Deux ans après, le 26 août 2014, M. Macron est nommé ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique. Il démissionne deux ans plus tard, en août 2016, pour donner libre cours à ses ambitions politiques. En novembre 2016, il annonce officiellement sa candidature à la présidence, soit quatre ans après son entrée dans la vie politique.
C’est dire que la discrétion politique qui manque à la majeure partie des jeunes politique aujourd’hui dans le monde, a été un viatique dans l’ascension politique du nouveau président de la République française.
Au Mali, beaucoup de jeunes commencent leurs carrières politiques par des mouvements associatifs. Moussa Mara, le jeune politique de 42 ans le plus influent actuellement au Mali, a plus de 10 ans de carrière politique. Des élections législatives de 2007 (où il est sorti vaincu) aux communales de 2009 (où il a été élu maire de la Commune IV) le succès politique de Moussa Mara semble être limité dans sa petite circonscription électorale en Commune IV.
Et si le Mali devait avoir « son Emmanuel Macron en 2018 », ce ne serait certainement pas Moussa Mara et autres, ces jeunes politiques à qui l’on reproche d’avoir mis plus de temps à faire leur promotion à travers de petites échéances électorales que d’aller réellement à la conquête du pouvoir suprême.

Pureté politique
L’autre force de Macron est qu’il est politiquement sain et intouchable. Ce n’est pas pour rien que la presse française dans son ensemble a « voté pour lui », comme s’amusent à le dire certains observateurs. Aucune accusation, aucun bruit de casserole, Macron est politiquement vierge. Les seuls reproches que ses détracteurs ont eu à lui faire étaient d’ordre humoristique. Des reproches qui ont juste porté sur les rides de Brigitte Macron. Chut !
Si Emmanuel Macron est politiquement « pur », ce n’est pas le cas pour Moussa Mara, ce jeune homme en qui ses inconditionnels voient déjà le « Macron malien » de 2018. Pas de dossier de malversations contre sa personne, mais son passage éclair à la Primature (avril 2014-janvier 2015) semble souiller la carrière politique de Moussa Mara. Il pourra (peut-être) laver cette souillure et regagner la confiance perdue, le jour où il parviendra à donner le prix fixe de l’avion présidentiel et surtout présenter des excuses publiques aux victimes des événements malheureux de mai 2014 à Kidal.

Insalubrité politique ?
Moussa Mara n’est pas le seul au Mali, ils le sont tous presque. C’est précisément le cas de l’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD). De fortes ambitions politiques, Soumaïla Cissé en nourrit depuis des années, mais il doit malheureusement son échec à être président à de nombreuses accusations de malversations présumées et à son mépris supposé des pauvres.
Vraies ou fausses, ces accusations ont semé une véritable crise de confiance entre le peuple malien et Soumaïla Cissé, un handicap qui risque d’être à jamais fatal aux ambitions présidentielles de l’élu de Niafunké. D’aucuns ironisent et voient en Soumaïla Cissé le « François Fillon malien », ce candidat malheureux à la présidentielle française qui, au lieu de battre campagne, a mis plus de temps à se justifier des accusations de malversations contre sa personne.
Les Français en avaient assez de la politique de la gauche ou de la droite. Ils n’avaient qu’un souhait, trouver celui qui pourra les aider contre les problèmes cruciaux de ce pays comme le chômage.
Les Maliens, semble-t-il, sont fatigués des promesses non tenues par ceux qui, au nom de la démocratie, se succèdent au pouvoir depuis 1992. Les échecs sont patents : l’école des pauvres a été liquidée, ils n’ont plus droit à la santé, à la juste répartition de la richesse nationale, ils sont chassés de leur terre. Pis encore : ils subissent de plein fouet les conséquences du désastre écologique créé par la bourgeoisie compradore qui a cru bon de liquider les poumons de la capitale pour ériger des villas, témoins impassibles de la rapine au pouvoir.
Djibril Samaké LE SURSAUT

Djibril Coulibaly

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