Le Directeur du Centre d’Animation Pédagogique (CAP), Koké Fané, procédera, sur ordre du Directeur de l’Académie de Koulikoro, Itouss Ag Ikname, à la répartition des Enseignants des écoles de Banamba entre certaines autres écoles relevant de sa circonscription. Nous tenons l’information d’un Conseiller pédagogique ayant requis l’anonymat.
«Cette mesure devient imminente ; car, le manque de réaction du côté de l’État malien depuis la fermeture des écoles en question risque de compromettre le sort de nos enfants comme lors de l’année scolaire précédente », apprend-on d’un parent d’élèves de Banamba. «D’où, un deuxième préavis de grève sera bientôt sur la table du Gouvernement à ce sujet », renchérit un autre. Selon ces quidams, les Syndicalistes du Cercle de Banamba persistent et signent en déposant un préavis de grève de 240 heures (c’est-à-dire qui va du lundi 21 au vendredi 25 janvier 2019 et du lundi 28 janvier au vendredi 1er février 2019).
Concernant le sort des élèves, les élus des communes rurales du Cercle de Banamba proposent de les répartir entre les autres établissements scolaires de leur juridiction administrative. Ils précisent bien que cette solution alternative n’est pas d’abord entrée en vigueur. Toutefois, tout porte à croire qu’elle est imminente.
En novembre dernier, une rencontre s’est tenue au CAP de Banamba entre les Maires des communes rurales du Cercle de Banamba, les Conseilleurs pédagogiques et les Directeurs des écoles fermées. Ce fut sous la présidence du Directeur du Centre d’Animation Pédagogique, Koké Fané. Pourtant, au plan sécuritaire, les autorités politiques avaient fermement déployé dans la zone plusieurs contingents militaires issus des forces de défense et de sécurité. Selon un Habitant de Toubacoro, ces renforts dont parlent les autorités n’opèrent sur le terrain que par patrouilles. En tout cas, il est déjà arrivé sur un site de Banamba (à 52 kilomètres de Toubacoro et à 72 kilomètres de Sébété). Les écoles de ces villages ont été fermées par des Hommes armés non identifiés circulant librement dans la Région à bord des motos. Ils ont regroupé dans chaque localité les Habitants pour leur demander de fermer toutes les écoles où le français est enseigné et désormais d’enseigner uniquement le Coran. Et ils préviennent ouvertement que tous ceux qui vont s’opposer à cet ordre seront jugés et punis conséquemment. Ces présumés « djihadistes » se réclamaient du prédicateur radical Amadou Koufa. Vu l’aveu d’impuissance du Gouvernement actuel à cette situation, les populations de ces localités n’ont qu’à fermer portes et fenêtre de leurs établissements scolaires. C’est la première fois qu’on demande aussi clairement et sans être inquiété la fermeture des écoles de toute une zone et à quelques heures seulement de Bamako. Selon un Responsable syndical du Cercle de Banamba: «les cours auraient pu reprendre déjà si ces opérations militaires parvenaient à rétablir la sécurité».
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT