Bien que plusieurs fois donné pour mort, le fondateur du mouvement terroriste d’Al-Mourabitoune continue toujours par hanter les esprits. La justice algérienne n’est justement pas épargnée par cette hantise. A travers son tribunal criminel de la ville d’Oran, elle a récemment prononcé la peine capitale par contumace à l’encontre du terroriste Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouar. Le mis en cause, jugé en son absence, est ainsi poursuivi pour création et gestion d’une organisation terroriste puis détention illégale et commercialisation d’armes et munitions.
Selon les échos en provenance de chez notre grand voisin du Nord, neuf membres du groupe djihadiste d’Al-Mourabitoune dont quatre en cavale ont également été jugés par la même occasion.
Le tribunal criminel d’Oran a prononcé une peine de 20 années de prison ferme contre trois des acolytes de Mokhtar Belmokhtar. Le reste des membres au nombre de cinq individus ont été condamnés à huit années de réclusion criminelle tandis que le dernier a été acquitté, faute de preuves.
Belmokhtar, quant à lui, est jugé dans le cadre d’une affaire survenue en avril 2011. Lui et ses compagnons projetaient d’enlever des Ressortissants étrangers, précisément des ouvriers en charge de la réalisation du tramway d’Oran.
À la tête d’Al Mourabitoune, la plus grande Katiba d’Al Qaeda au Maghreb islamique, numéro deux officieux de l’organisation, Mokhtar Belmokhtar, est le terroriste le plus recherché.
En acceptant en 2015 de réintégrer AQMI qu’il avait quittée en 2012, il a retrouvé une place de choix au sein de la nébuleuse terroriste sahélienne. L’Algérien a développé ses alliances au Mali, autour d’Ansar Eddine et des groupes armés proches de Kidal ainsi qu’en Libye où se situerait sa base-arrière et en Tunisie, avec Ansar al-Charia. D’autant qu’il n’a, semble-t-il, pas abandonné son ancienne avidité de domination du combat djihadiste dans le Grand Sahara.
Il est à rappeler que c’est la quatrième fois que Belmokhtar est condamné à la peine capitale par la justice algérienne pour terrorisme. Sans compter les nombreuses autres fois où il a été condamné à la prison à vie. Plusieurs fois donné pour mort, il a toujours su déjouer les pronostics.
Récemment, on disait de lui qu’il avait pris ses distances avec le mouvement Al-Mourabitoune. Mais il n’en est rien. Profitant de la déroute des terroristes à cause de l’intervention militaire franco-africaine au Nord du Mali, en janvier 2013, il a signé son retour sanglant. C’est ainsi qu’il a été à la base des attaques meurtrières d’Aïn Amenas (un site gazier situé dans le Sud de l’Algérie), en janvier 2013, de Bamako (Mali), en novembre 2015, de Ouagadougou (Burkina Faso) en janvier 2016 et de Grand-Bassam (Côte-d’Ivoire) en mars 2016. Actuellement, il est membre d’une grande coalition de mouvements terroristes opérant au Sahel sous la coupe d’AQMI. Il s’agit du groupe « Nosrat al-Islam Wal-Mouslimin) ou (Soutien à l’Islam et aux Musulmans) dirigé par Iyad Ag Ghali.
Katito WADADA : LE COMBAT