Les secousses dues au limogeage du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, se sont faits ressentir du côté du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile comme le départ d’une course contre la montre à l’improviste. Comme pour signifier que l’onde de choc de ce coup de massue peut atteindre le second département en charge de la sécurité dans notre pays, le Ministre de tutelle, Colonel Salif Traoré, se mélange les pinceaux dans des débats visant à sauver sa tête. Devant la presse qu’il convie à l’image d’un ‘’SOS’’, le lundi dernier, le Ministre Traoré a annoncé à tue-tête de l’imminence des opérations mixtes (agents de sécurité et militaires) dans le centre du pays.
La situation actuelle qui prévaut au Ministère de la Sécurité et de la Protection civile est assimilable à une débandade totale pour preuve que l’opération militaire annoncée à la presse, le lundi dernier, vaut, certes, tout son pesant d’or par ces temps d’insécurité grandissante qui prévalent au centre de notre pays ; mais, cependant, elle voile à peine son improvisation pour deux raisons majeures.
D’une part, elle est sur le point de se fondre en opération Séno entamée l’année passée et qui est en cours dans le même espace géographique du centre du pays. Son arrêt n’ayant pas été annoncé au préalable avant le lancement de ce nouveau round de renforcement de la sécurité, l’on ne saurait ne pas y déceler un tâtonnement de la part de nos autorités qui, visiblement, sont résolues à tout essayer pour contenir les attaques djihadistes quitte à éviter l’épée de Damoclès sur leurs têtes.
D’autre part, le timing choisi pour cette conférence de presse au cours de laquelle l’annonce a été faite n’est pas fortuit en soi. Le fait qu’elle s’est tenue juste deux jours après le limogeage du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants lui confère une allure d’une bouée de sauvetage. Surtout quand on sait que l’éjection de Tiéman Hubert Coulibaly s’avère une preuve du chavirement du navire sécuritaire de notre pays.
Du coup, l’annonce faite de cette opération militaire mixte d’envergure revêt une double casquette. Soit le Ministre colonel Salif Traoré cherche délibérément à désavouer l’opération Séno dont l’instigateur a été mis à la touche pour insuffisance de résultats ; soit il (le Ministre colonel Salif Traoré) s’appuie sur la presse pour se montrer plus entreprenant par l’annonce d’une opération qui n’aura jamais droit de cité. Dans l’un comme dans l’autre cas, il est clair à présent que ce n’est plus seulement les djihadistes qui perturbent les sommeils dans les salons feutrés de Bamako. L’arme fatale (ce genre de Décrets de limogeage) que brandit le Chef de l’Etat à tout bout de champ et dont aucun de ses Ministres n’est plus à l’abri, est aussi redoutable que les attaques au label djihadiste.
Katito WADADA : LE COMBAT