mercredi 24 avril 2024
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Crise du Nord : Sit-in devant l’Ambassade de France pour plus d’impartialité

La prise de la ville de Ménaka en fin de semaine dernière n’a pas fini de faire parler d’elle et, ce, malgré la libération de la ville par la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Le mouvement «On a tout compris» y voit une partialité de la France et de la force Barkhane dans ces actions de la CMA qui est pourtant signataire de l’Accord de paix. Par conséquent, il a organisé un sit-in, hier jeudi, devant l’Ambassade de la France.

 

Au pied du monument de l’Indépendance, en face de l’Ambassade de la France au Mali, aux portes de la pyramide du Souvenir, plusieurs centaines de jeunes du Sud et du Nord se sont mobilisés, ce jeudi, pour dire non à ce qu’ils appellent l’ingérence de la France dans la crise qui secoue le pays. Cette manifestation fait suite à la prise de la ville de Ménaka par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) en fin de semaine dernière. Organisé par le mouvement «On a tout compris» «Waati Sera» son porte-parole, Adama Ben Diarra, accuse la France de partialité entre les différents groupes armés du Nord du Mali. «Nous trouvons que la France joue un rôle de partialité dans la gestion de la crise malienne. C’est la raison pour laquelle nous sommes sortis aujourd’hui pour dire à la France de jouer le rôle pour lequel elle est au Mali. Elle ne doit pas l’oublier, elle est venue au Mali pour aider le pays à recouvrir son intégrité territoriale et aller vers une paix durable. Nous trouvons que ce n’est pas le cas, c’est la raison pour laquelle nous sommes venus la rappeler à l’ordre». Le mouvement se fonde sur les derniers évènements survenus à Ménaka pour soutenir son argumentaire. «On a constaté qu’un groupe de signataires enfreint chaque fois  l’Accord sans que la France, à travers sa force Barkhane, ne pipe mot. Au contraire, on constate que cette force est de mèche avec ce groupe. Ce qui est malheureux». Malgré  l’intervention de la force serval pour stopper l’avancée des terroristes vers le Sud et l’implication de la force Barkhane aux côtés de la MINUSMA pour lutter contre le terrorisme au Mali, la France est aujourd’hui accusée de comploter contre les intérêts maliens.

Au milieu des nombreuses pancartes et banderoles sur lesquelles l’on pouvait lire, par exemple, « Abas la France » ; «Non à la force Barkhane » ; «Non à la division du Mali», etc.

Fatoumata Walette dans sa Burqua ne laissant paraître que ses beaux yeux donnait de la voix. Assise à même le sol, elle ne décolère pas contre ce qu’elle qualifie de « trahison » de la part de la France. «On est là parce qu’on en a marre de toutes ces histoires. On est fatigué de la France, on veut qu’elle s’en aille. La France a trahi notre confiance, on veut qu’elle parte. Elle est impliquée dans la résolution de la crise juste pour ses intérêts et non pour ceux du Mali. Ce que nous souhaitons ce que sa force Barkhane rentre chez elle », fulmine-t-elle soutenue par des cris d’approbations des nombreux manifestants massés autour d’elle.

Le sit-in n’aura duré qu’une heure. Les organisateurs promettent «d’autres actions plus musclées». «Jusqu’à ce que le Mali retrouve son intégrité territoriale et que les Maliens soient capables de se regarder en face et de dialoguer dans la paix», disent-ils.

Au cours de ce sit-in, les manifestants qui se disent désabusés sont allés jusqu’à réclamer l’implication de la Russie de Vladimir Poutine en lieu et place de la France et de Barkhane pour «une sortie de crise plus rapide».

Mohamed Dagnoko : LE COMBAT

Rédaction

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