Le Mali est, depuis le 18 Août 2020 date de la prise du pouvoir par le Comité national pour le salut du peuple, à la croisée des chemins. Il semble amorcer, depuis ce changement, un nouveau virage, celui du Mali Kura, tant souhaité par une écrasante majorité des Maliens.
La première priorité de la transition reste l’équitable distribution de la justice afin que tous les justiciables se sentent en sécurité. Le premier défi de la nouvelle justice est la résolution de la crise consécutive à l’élection du président du CNPM. Cette crise qui risque d’affecter sérieusement le secteur privé malien doit interpeller les plus hautes autorités. La justice est saisie pour qu’elle dise le droit rien que le droit afin que la crise puisse prendre fin.
Pour rappel, la crise au sein du CNPM a commencé lorsqu’il s’est agi de renouveler ses instances dont le bureau national. Jamais un renouvellement n’a suscité autant d’engouement et de convoitise que celui de cette année 2020. En effet, deux listes ont été mises en compétition, celle du président sortant, Mamadou Sinsy Coulibaly et la liste dirigée par Amadou dit Diadie Sankare. Apres le dépôt des deux listes, le secrétaire général, conformément aux statuts, a procédé à la vérification des listes. C’est au cours de la vérification devant huissier qu’il s’est rendu compte qu’il y a des doublons de part et d’autre, alors même que les textes disent qu’une liste doit comporter 20 membres.
Le secrétaire général par souci de clarté a alerté par une correspondance les têtes des deux listes pour leur signifier l’existence des doublons. Le Président du CNPM bien qu’ayant fixé la date du renouvellement au 26 septembre, alors constatant la même chose, a jugé opportun de reporter ne serait-ce que pour quelques jours, conformément aux statuts afin de purger les deux listes et aller à des élections saines et transparentes.
Qu’est ce qui fait courir Amadou Dit Diadie Sankare, s’il sait pertinemment qu’il a la majorité ? Non, il s’est entêté à organiser une assemblée générale en violation flagrante des statuts. Il n’a ni les prérogatives encore moins la compétence d’organiser une assemblée générale, car les statuts donnent le pouvoir au Président sortant de convoquer une assemblée générale. En plus de cela, Monsieur Diadie Sankare s’est rendu coupable de faux en écriture en falsifiant la liste qu’il a déposée auprès du secrétaire général. Selon le camp de Sinsy Coulibaly, la liste déposée par Diadie Sankare pour le 26 septembre n’est pas la même liste de bureau qu’il a présenté le 12 octobre jour de sa prise de fonction forcée.
Deuxièmement, le comité statutaire sur la décision de laquelle le camp Diadie se base pour légaliser sa forfaiture, n’est qu’un organe consultatif, pas délibératif. Le paradoxe est que le président du comité statutaire est sur la liste de Diadie, donc on ne peut pas être juge et partie en même temps. Il revient désormais à la justice de dire le droit pour mettre fin à ce contentieux qui ne fait qu’affaiblir le secteur privé et ternir l’image de la transition.
Youssouf Sissoko