lundi 2 décembre 2024
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Cour d’assises de Bamako : Les assassins de Mahamane Sissoko écopent de trois à dix ans

Accusés de port illégal d’arme, association de malfaiteurs, vol qualifié, homicide volontaire et complicité de meurtre, la Cour a condamné Aboubacar Sangaré et Moussa Kanté Daouda Coulibaly, respectivement, de trois et dix ans d’emprisonnement ferme.

Aboubacar Sangaré, Moussa Kanté et Daouda Coulibaly sont des étudiants amis. Agé de 25 ans, Aboubacar Sangaré est domicilié à Boulkassoumbougou, près de l’école fondamentale du quartier. Daouda Coulibaly, âgé de 23 ans, né à Libreville, au Gabon, est domicilié, également, à Boulkassoumbougou. Moussa Kanté, né en 1992, ici à Bamako est, lui aussi, domicilié à Boulkassoumbougou, en Commune I du District de Bamako. Tous étaient en détention depuis le 15 août 2014, suite à l’accusation de port illégal d’armes, association de malfaiteurs, vol qualifié, homicide volontaire et complicité. 

Selon l’arrêt d’accusation et de renvoi devant la Cour d’assises, il ressort que, dans la nuit du 7 au 8 août 2014, Aboubacar Sangaré et Moussa Kanté se retrouvèrent au domicile de Daouda Coulibaly, leur ami commun. Aboubacar sortit un pistolet qu’il exhiba comme étant la propriété de son père. Et demanda qu’on lui trouve un preneur. Moussa Kanté en a pris possession. Il partit, en compagnie de Daouda, faire un tour à la recherche de butin. Il vit un couple près d’une moto, devant une porte. Ils foncèrent droit sur eux, leur ordonnèrent de leur laisser leur moto. La fille surprise se leva, son compagnon, Mahamane Sissoko, lui ordonna de se rasseoir, le temps pour lui d’organiser sa défense. Moussa Kanté crut voir dans sa manœuvre, la marque d’une menace, et il tira à bout portant sur l’homme. Atteint par balles, l’agressé, Mahamane Sissoko, s’écroula et Moussa s’empara de la moto. Daouda qui s’était éloigné dès après l’éclatement du coup de feu, regagna son domicile paternel. Moussa, lui, il a pris la direction de Bagadadji où il est allé revendre la moto à un certain «Guesse» à raison de 50.000 francs CFA. Et, comme si rien ne s’était passé, il se retourna sur ses pas, pour rejoindre ses deux camarades à qui il a remis, à chacun, une somme de 10.000 francs CFA. Mais, il se trouvait que l’acheteur devait 5000 francs CFA à Moussa comme reliquat à l’issue de leur marché. Arrêtés, Moussa raconte que la victime a sorti son arme, pris de panique, il tira, qu’il ne savait pas si l’arme était chargée. Aboubacar éluda qu’ils (lui, Daouda et Moussa) consomment de la drogue, qu’ils en étaient en manque. Raison pour laquelle, il alla chercher le pistolet de son père pour qu’il soit échangé contre ladite substance. Et c’est ainsi qu’il a remis l’arme à son copain Moussa Kanté qui, dans ce genre d’opérations, s’y connait milieu qu’eux.

Devant le Juge d’instruction, Daouda Coulibaly avoue que son domicile est un lieu habituel de rencontres. Selon Daouda,  le coup de feu tiré par Moussa serait parti si vite qu’il ne pouvait pas rien empêcher. Boubacar dit lui aussi qu’il n’a pas touché à l’arme et n’a pas enlevé la moto. Mais, en revanche, une perquisition effectuée par la Police au domicile de Boubacar Sangaré a permis de retrouver l’arme du crime. Un pistolet tchèque n°509858 calibre 7,5mm avec un chargeur garni de 5 cartouches.

Le trio criminel a été arrêté et poursuivi pour port illégal d’arme, association de malfaiteurs, vol qualifié, homicide volontaire et complicité. Leurs aveux ont été appuyés par la découverte de l’objet du crime (le pistolet et l’objet du scellé 065/12e Arrondissement de la police) du constat de la mort de Mahamane Sissoko et du vol de sa moto font foi et sont une preuve suffisante de faits constitutifs de détention illégale d’arme (aucun d’eux n’était titulaire de permis de port d’arme), d’homicide volontaire, d’enlèvement de Bien d’autrui par braquage  suivi d’assassinat.

En définitive, étant à la barre, les trois accusés ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Seulement, le seul chef d’accusation portant ‘‘Association de malfaiteurs’’ qui n’a pas été retenu contre eux à l’issue du procès dont le verdict a été prononcé par la Cour d’assises. Donc, après avoir bénéficié des circonstances atténuantes, eu égard à leurs jeunes âges, la Cour d’assises leur condamna juste à 3 ans de prison ferme pour Aboubacar Sangaré ; 10 ans pour Moussa Kanté et 10 pour Daouda Coulibaly.

Mais, malgré ce verdict trop clément de la Cour d’assises de Bamako,   les parents des criminels qui méritent des peines plus lourdes, étaient en train de sangloter dans la salle. N’est-ce pas, dans ce pays, le ridicule ne tue ?

 

Mohamed BELLEM : LE COMBAT

 

Rédaction

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