La Cour d’Assises de Bamako, en sa session du 12 décembre 2017, a situé Sékou Bouaré, sur son sort. Âgé de 38 ans, cultivateur de profession, résident dans le Cercle de San, Région de Ségou, le prévenu, Sékou Bouaré, est un parricide. Il lui est reproché d’avoir assassiné son père qui l’aurait accusé de vol. Une accusation que Sékou Bouaré n’a pas pu supporter venant de son père. À l’issue de son audience, le verdict retenu contre lui est de 20 ans de prison ferme.
Selon les faits relatés dans l’Arrêt de mise en accusation et de renvoi devant la Cour d’Assises, le samedi 19 décembre 2015, dans le village de Kadiologo, Commune rurale de Dah, Cercle de San, Sékou Bouaré avait soustrait frauduleusement quelques kilogrammes de mil dans l’un des deux sacs stockés dans la chambre par les soins de sa marâtre (la coépouse de sa mère). Il les a revendus. Mais après avoir intercepté un jeune du village, le père de Sékou, Satigui apprend que le mil volé aurait été vendu par les soins du gamin sur instructions du prévenu.
Furieux, Satigui s’est pris à la pauvre mère de Sékou, l’injuriant en la reprochant d’avoir mis au monde un fils voleur. Énervé par ces propos humiliants de son père, Sékou se précipita dans sa chambre, sorti quelques minutes plus tard avec un bâton et une pioche. Entre temps, un enseignant du village rentre dans la concession et interpelle Sékou. Interrogé par l’enseignant sur les motifs de la détention de ces objets, il répondit vouloir faire des travaux. Mais, Sékou, après le départ de l’enseignant et par surprise, assomme son père par arrière à la tête avec un coup violent de pioche. Un jeune de passage a pu intervenir pour le lui retirer. Mais le mal était déjà fait. Dans la foulée, la victime fut immédiatement transportée au Centre de Santé communautaire de Souroutouna pour recevoir les premiers soins. Mais, dès leur arrivée au Centre de Santé, le Médecin constate que le vieux Diatigui est déjà mort. Informé, le Maire de Dah a saisi la Brigade de Gendarmerie de Kimparana. Après une enquête préliminaire diligentée par cette unité de Gendarmerie, le Parquet de Koutiala a ouvert une enquête judiciaire qui a permis d’inculper Sékou Bouaré pour parricide. L’inculpé Sékou Bouaré a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Ainsi, les faits constitutifs du crime de parricide sont prévus et punis par l’article 199 alinéas 4 du Code pénal et peuvent donner application des peines criminelles. Au prétoire le 12 décembre 2017, l’accusé a reconnu les faits reprochés. Le verdict a été de 20 ans de prison ferme malgré les circonstances atténuantes en sa faveur.
Enfin, il est à souligner que l’accusé était sous mandat de dépôt depuis 22 décembre 2015.
Mohamed BELLEM : LE COMBAT