Depuis bientôt deux mois, les populations de Bamako font face à des coupures intempestives d’eau. Le phénomène corvée d’eau pour certaines femmes commence dès l’aube pour ne prendre fin que très tard dans la nuit. La cellule de communication de la SOMAGEP est sortie de sa torpeur pour donner un début de réponses à leurs nombreux clients à travers un communiqué ventilé sur les réseaux sociaux. La SOMAGEP a un déficit de production de 150 millions de litres d’eau par jour. Ceci explique, donc, cela.
Pourquoi l’eau ne coule plus dans les robinets à Bamako ou très rarement ? Beaucoup de consommateurs sont désormais édifiés par un communiqué de la cellule de communication de la société en charge de fournir l’eau. Mieux vaut tard que jamais dit-on. La raison principale serait la supériorité de la demande à l’offre. «L’offre est largement dépassée par la demande. Aujourd’hui, la capacité de production de la SOMAGEP-SA est de 200 millions de litres d’eau par jour contre une demande des populations de 350 millions de litres ; soit un gap de 150 millions de litres d’eau/jour». A cette situation dite «principale», l’on apprend qu’une autre cause serait l’inadéquation entre la croissance démographique et le développement des infrastructures de production d’eau. «La ville de Bamako continue à être alimentée à 70% par la station de Djicoroni-Para, construit en 1956, qui a une capacité de 130 millions de litres par jour ».
Ce sont les petites unités de production de Missabougou, Bacodjicoroni, Kalabancoro qui aident à atteindre les 200 millions de litres par jour. Mais la coupure fréquente de l’électricité ne permet pas le bon fonctionnement de ces unités. «La consommation en électricité de nos unités de production se calcule en mégawatt. Un groupe électrogène ne peut pas assurer le fonctionnement de la majorité de nos stations. Pour le cas de la station de Djicoroni-para, il faut une centrale électrique pour l’alimenter».
Mais, certains clients seraient plus affectés que d’autres c’est ce que révèle le communiqué. Il s’agit de ces clients vivant en altitude et ceux-là qui sont loin des unités de production.
Solutions ?
La solution préconisée à ce jour est la réalisation « du projet structurant de Kabala qui permet d’apporter une production supplémentaire de 288 millions de litres d’eau par jour pour la ville de Bamako et ses environs ». Cette station qui doit mettre fin aux calvaires des Bamakois est réalisée à 78% et la fin des travaux est attendue courant décembre 2018. Fin des coupures prévues pour janvier 2019, conclut le communiqué.
D’ici là peu coloré d’eau vont couler dans les robinets à Bamako.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT