Le 19 juin est célébrée la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. Une opportunité de sensibilisation contre le fléau tout en mettant en évidence les initiatives entreprises dans ce sens. Au niveau du CECI (Centre d’Etudes et de Coopération internationale), une organisation canadienne de coopération internationale, l’accent est mis sur le renforcement de capacité des organisations féminines de la société civile.
Les violences sexuelles et sexistes liées aux conflits est un véritable fléau à travers le monde, et particulièrement au Mali, où elles ont connu une recrudescence depuis le début du conflit armé en 2012. Alors qu’un seul cas est inacceptable, ce type de violences représente pourtant 60 % des cas de violence en temps de conflit.
Une réalité d’autant plus inquiétante que ce phénomène continue de prendre de l’ampleur au niveau mondial, y compris au Mali, où une augmentation des violences sexuelles de 33 % a été enregistrée entre 2016 et 2017. Certaines formes d’agressions jamais observées auparavant dans le pays ont été mises à jour : viols collectifs, mariages forcés, flagellations, mutilations et brimades de toutes sortes.
Ces actes intolérables, soutenus par la croyance erronée que les hommes sont des êtres supérieurs aux femmes, contribuent non seulement à la déstabilisation des familles mais aussi de la société malienne toute entière.
Ainsi, chaque année, le 19 juin est l’occasion pour la communauté internationale de sensibiliser aux violences sexuelles liées aux conflits, de lever le tabou sur ce type de violences, d’honorer les personnes qui en sont victimes et de saluer le travail de celles et ceux qui luttent courageusement pour que ces crimes ne demeurent pas impunis et soient éradiqués.
En se basant sur la résolution 1820 du 19 juin 2008 du Conseil de sécurité des Nations unies qui appelle à l’élimination de «toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, notamment en mettant fin à l’impunité et en assurant la protection des civils pendant et après les conflits armés, conformément aux obligations contractées par les États», le projet Voix et leadership des femmes au Mali (VLF-Musoya) a été mis en œuvre par le CECI et SOCODEVI grâce à un financement du gouvernement du Canada par le biais d’Affaires mondiales Canada.
Il vise à renforcer les capacités d’organisations de femmes de la société civile malienne afin que les cas de violences sexuelles liées aux conflits soient dénoncés et qu’une réponse rapide et efficace soit apportée aux personnes qui en sont victimes.
A noter que le CECI est une organisation canadienne de coopération internationale qui appuie les communautés en Afrique, en Asie et dans les Amériques à combattre la pauvreté et l’exclusion par des projets de développement durable, depuis 1958. L’organisation est présente au Mali depuis les années 1980.
Kader Toé